jeudi 29 octobre 2009

Perdue dans la Vallée du Rhône

Au cours sur la Vallée du Rhône mardi soir avec Véronique, j'ai eu mon petit moment de confusion pendant la dégustation. Je sais pas si c'est parce que j'ai trop avalé au lieu de cracher, mais bon, j'avoue, ça m'arrive des fois de surestimer ma forme physique.

On avait deux blancs et deux rouges. Véronique nous dit d'emblée que nous allons faire un exercice comparatif des deux rouges. Comme d'habitude, on fait l'exercice individuel de notation avant la discussion en groupe. Je m'attarde trop sur les trois premiers et il me manque un peu de temps pour bien noter le quatrième vin. Le temps presse, on commence la discussion. Véronique commence par nous poser des questions sur les deux rouges. Sommes-nous sur la même sous-région? le ou les mêmes cépages? dans quel niveau d'appellation sommes-nous pour le numéro 3, le numéro 4? Véronique à un moment donné s'emballe et part au galop dans ses explications sur la vinification du troisième vin par rapport au quatrième (macération préfermentaire à froid... j'y reviendrai dans un autre post). J'ai pas assez de deux oreilles et d'une main. Svp kekun ralentissez-là! Je note tant que je peux ses explications sur ma fiche tout en essayant de la suivre.

On reprend depuis le début, et un "volontaire" désigné commence la description du premier vin. Selon mes notes et les interventions de Véronique, je suis pas trop à côté. Deuxième vin, ça passe encore. Je suis "off" sur quelques points, mais rien de majeur.

Ça se corse au troisième vin. La classe au grand complet, sauf moi faut croire, s'entend sur le fait que Véronique en a déjà trop dit sur le troisième vin et qu'on peut passer directement au quatrième. Le désigné volontaire se met à décrire le vin et je me dis intérieurement "aille, il est en train de se planter le pôvre!". J'attends les commentaires divergents de Véronique... ben non, la discussion s'enchaîne et tout le monde en rajoute dans le même sens... là, je m'en veux de pas avoir craché mon vin, y a kek chose qui cloche... je peux pas être "off" à ce point-là. Ou ben don j'ai noté à l'envers les explications de Véronique sur les vins 3 et 4 sur ma fiche, ou ben don on est rendu au vin 4 pis j'ai eu un épisode "éclipse totale" au vin 3. Ma fiche de notation sur le vin 3 est totalement gribouillée et la dégustation se termine abruptement.

Je lâche un "Coudon, de kessé qu'on vient de parler? Du 3e ou du 4e vin?". Un de mes voisins me confirme qu'on a sauté le vin 3 vu que Véronique en a déjà assez parlé. Je ne fais ni une ni deux et je m'en vais retrouver le prof lui expliquant ma méprise. "As-tu encore du vin dans tes verres" me demande-t-elle? (J'ai au moins appris ça dans toutes mes dégustations antérieures, à moins de boire un Romanée Conti, un Pétrus, ou un Yquem... garde-toi-z'en jusqu'à fin!). "Euh oui, bien sûr". Elle se lève comme un soldat avec ses deux verres de rouge et vient se joindre à moi à ma table. On recommence à zéro... "rewind" depuis le début, dégustation, discussion, et elle me fait sentir les deux vins les yeux fermés jusqu'à temps que je les reconnaisse ad nauseam sans me tromper (numéro 3 = compote de fruits frais = macération à froid, numéro 4 = compote de fruits cuits = vinification classique).

Quand je pense qu'elle coache Élyse Lambert qui fait pas mal de concours internationaux de sommellerie de ce temps-là, je peux dire que je me suis sentie pas mal priviligiée d'avoir ce petit moment de dégustation privée avec Véronique. En fait, je devrais plutôt dire "un grand moment" de dégustation pour moi cette semaine. Merci Véronique!

lundi 26 octobre 2009

Chablis or not Chablis... that is the question.

Bien sûr, il y aura des petites notes discordantes dans mon parcours à l'ITHQ. Mais même ces notes discordantes font partie de mon apprentissage et je les accueille comme tout le reste, avec une pointe d'amertume, enrobée d'indulgence.

Tout ça pour dire qu'on avait une petite dégustation "pas rapport" ce soir avant le cours, parce qu'on est un public-cible pour la SAQ et ses fournisseurs, de gros négociants disons-le, qui viennent faire des visites-éclairs pour commercialiser leurs vins auprès de professionnels, ou de professionnels en herbe comme nous à l'ITHQ, susceptibles de faire rayonner leurs produits.

La dame qui représentait la maison en question, J. Moreau et Fils pour ne pas la nommer, avait l'air exactement de ça, une représentante d'une grande entreprise du vin, sans âme et sans grande cohérence autre que celle de faire valoir ses produits et sa marque.

Elle passe la première moitié de son exposé pour nous dire à quel point les vins blancs de Chablis sont fins, élégants et droits, avec une acidité typique du climat et du terroir leur conférant un potentiel de vieillissement incomparable, qu'ils n'ont pas besoin d'être bonifiés par un élevage en fût de chêne pour en mettre plein la bouche, et bla bla bla. Jusque-là, je la crois sans problème étant moi-même assez adepte des vins de Chablis. Et ben, en dégustation, sur les trois vins présentés, elle nous sert deux premiers crus 2007 que la maison a justement décidé d'élever en partie sous bois pour les rendre plus accessibles, plus rapidement, auprès d'une clientèle en quête de vins souples, ronds et charnus. J'ai pas trop saisi le lien entre ce qu'il y avait dans nos verres et ses explications sur la typicité de Chablis. Les deux premiers crus 2007 allaient complètement à l'encontre de son discours sur les mérites et les particularités du Chablisien.

Bref, à partir de là, elle pouvait bien raconter n'importe quoi, comment lui faire confiance? Voilà un bel exemple de ceux qui sont là pour promouvoir les intérêts d'une maison avant tout, avec des discours plus ou moins cohérents sur l'authenticité et la typicité des terroirs.

dimanche 25 octobre 2009

Bourgogne Prise 1 - Chablisien et Côte de Nuits

Ce n'est pas une mince affaire que de résumer la Bourgogne. Véronique a divisé le cours en deux parties. Après une partie introductive sur la Bourgogne dans son ensemble, on verra plus en détail le Chablisien et la Côte de Nuits.

La Bourgogne
La Bourgogne est la région la plus septentrionale de la France à produire de grands vins. Elle possède environ 100 des 450 appellations contrôlées (AOC). Si on inclut le Beaujolais, la superficie des vignes s'étend sur environ 45 000 hectares (ha). On parle de 29 500 ha de vignes en production classées en AOC. On produit 1,5 million d'hectolitres de vin par an, ce qui représente environ 200 millions de bouteilles.

Le vignoble bourguignon s'étend sur 250 km de longueur, ses cinq zones viticoles du nord au sud étant le Chablisien, la Côte de Nuits, la Côte de Beaune, la Côte Chalonnaise et le Mâconnais.

La Bourgogne est soumise à la rencontre de trois influences climatiques : maritime par l'ouest, continental par le nord-est et méditerranéen par le sud. Dans sa globalité, le vignoble bourguignon bénéficie d'un climat à forte dominante continentale (semi-continental). Ainsi, les hivers sont froids, marqués par de fréquentes gelées, y compris au printemps quand la vigne entre dans sa période végétative. Les étés sont chauds avec des températures parfois extrêmes. Il y a bien sûr des différences entre la partie la plus septentrionale, Chablis, et l'extrémité méridionale, le Mâconnais.

L'altitude et le relief jouent un rôle très important en divisant le vignoble en de nombreux micro-climats propres à chaque lieu-dit. Tous les grands terroirs du vignoble sont installés sur des sols argilo-calcaires d'une période géologique du Secondaire : le Jurassique.

Avec plus de 100 appellations et un nombre incalculable de "climats" (un climat en Bourgogne désigne une parcelle précise de vignobles au sein d'une appellation), c'est la plus morcelée des régions vinicoles françaises. Une propriété moyenne ne dépasse pas les 6 ha. Cette fragmentation est à l'origine de l'imprévisibilité des vins.

Les cépages phares de la Bourgogne sont le chardonnay et le pinot noir. Parmi les cépages secondaires, on trouve notamment du gamay et de l'aligoté.

Hiérarchie des appellations
À la base de la pyramide, il y a les appellations régionales :

Bourgogne : en rouge, blanc et rosé, surtout à base de pinot noir ou chardonnay, mais pinot blanc et pinot gris autorisés;
Bourgogne-Ordinaire ou Bourgogne-Grand Ordinaire : en rouge ou blanc, à partir de tous les cépages bourguignons autorisés;
Bourgogne-Passetoutgrain : en rouge, à base de gamay avec au moins 1/3 de pinot noir;
Bourgogne-Aligoté : en blanc, exclusivement à base d'aligoté;
Crémant-de-Bourgogne : effervescent blanc ou rosé, élaboré selon la méthode traditionnelle, à base de chardonnay et pinot noir;
Bourgogne Mousseux : effervescent en rouge, élaboré comme un Crémant-de-Bourgogne, à base de pinot noir et gamay.

Si on veut aller dans la complexité, mentionnons qu'il y a des appellations régionales spécifiques délimitant une région plus précise, comme par exemple Bourgogne-Hautes-Côtes-de-Nuits, Bourgogne-Hautes-Côtes-de-Beaune et Bourgogne-Côte-Chalonnaise.

Viennent ensuite les appellations communales : villages, Premiers Crus et Grands Crus. On les verra plus en détail dans le résumé propre à chaque zone.

Les critères pour déterminer si une parcelle est un premier cru, un grand cru ou une appellation régionale dépend : 1) de la composition du sol et du sous-sol, 2) de l'exposition au soleil, et 3) de l'emplacement le long des pentes (inclinaison).

Sol d'une AOC régionale : profond, terre humide.
Sol d'une AOC communale : peu profond, terrain mieux drainé.
Sol d'un premier cru ou d'un grand cru : peu profond, frôlant la roche, très bien drainé - équilibre idéal.

Le Chablisien

Le vignoble de Chablis est installé sur les calcaires et les marnes jurassiques du Kimméridgien. Comme partout en Bourgogne, Chablis se trouve dans une configuration argilo-calcaire. Le climat est continental, froid en hiver, et sujet à des gelées printanières dévastatrices.

Pour éviter les dégâts du froid, les vignerons de Chablis ont imaginé un système de réchauffement par des chaufferettes alimentées au fioul. Ce procédé donne de bons résultats mais il exige une mise en oeuvre importante. Un autre procédé consiste à asperger d'eau les bourgeons de vigne naissants pour les abriter d'un cocon de glace les maintenant à une température de 0 degré celsius, à l'abri des vents et des froids trop intenses.

Le vignoble de Chablis ne produit que des vins blancs à base de chardonnay appelé localement "beaunois".

Je n'entrerai pas dans les détails de toute la région appelée Grand Auxerrois dont fait partie le Chablisien. Je vais me limiter ici à l'appellation communale Chablis, qui comprend 4 niveaux de qualité : Petit Chablis, Chablis, Chablis Premier Cru et Chablis Grand Cru.

Le Petit Chablis est cultivé dans les zones où les coteaux sont les moins bien exposés au soleil, soit en périphérie du vignoble et sur les plateaux. Les vins qu'on y produit sont moins marqués par leur vivacité. Ce sont des vins à boire dans l'année.

Les Chablis et Chablis Premiers Crus sont produits sur l'ensemble de la zone de production. Ceux de l'appelation Chablis sont limpides avec des reflets verts, frais, légers et fruités. Ils peuvent être bus jeunes, soit un ou deux ans après leur mise en bouteille. Les Premiers Crus sont plus complexes, se rapprochant même des Grands Crus en termes de caractères. Il y a une quarantaine de climats classés Premiers Crus, la plupart situés sur la rive du Serein (petite rivière traversant Chablis). Les plus connus sont respectivement sur la rive droite, Fourchaume, Mont de Milieu et Montée de Tonnerre, et sur la rive gauche, Montmains, Vaillons, Côte-de-Lechet et Beauroy.

Les Chablis Grand Crus proviennent d'un terroir situé au nord-est de Chablis. On y retrouve une grande concentration de coquilles fossilisées d'Exogyra virgula (petite huître). Les climats classés Grands Crus, au nombre de sept, sont tous situés sur la rive droite du Serein, sur des coteaux très pentus bénéficiant d'une excellente exposition au soleil. Les 7 climats en question sont : Blanchot, Bougros, Les Clos, Grenouilles, Preuses, Valmur, Vaudésir. Il y a bien sûr des distinctions à faire pour chacun de ces 7 climats, mais dans l'ensemble disons que les vins ont une robe dorée, pâle et brillante, avec des arômes complexes de fleurs blanches et de chèvrefeuille (en jeunesse) évoluant vers des arômes de noisette, d'amande grillée et de miel en vieillissant.

Pour l'ensemble de la région, les producteurs se départagent en deux écoles de pensée. Pour la plupart, ils préfèrent les vins frais fermentés en cuve (comme Louis Michel), mais d'autres moins nombreux privilégient encore l'utilisation des fûts de chêne (William Fèvre).

Côte de Nuits

Le vignoble de la Côte de Nuits est le royaume du Pinot noir (le seul Grand Cru blanc de ce côté-ci de la Côte d'Or est le Musigny). Il s'étend sur 20 km par 3 km, entre Corgoloin au sud et Dijon au nord, sur 3 000 ha. La ville de Nuit Saint-Georges en est le centre viticole et commercial.

Comment me résumer ici sans tomber dans l'excès. Disons qu'on a affaire à 9 appellations communales dont 7 possèdent des Premiers Crus et 5 possèdent des Grands Crus au nombre de 24.

Très sommairement, voici ma classification.

Appellations communales (9) : Côte-de-Nuits-Villages, Marsannay, Fixin, Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges.

Sur les 9 appellations communales, 6 comportent des Premiers Crus : Fixin, Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges.

Et sur les 6 appellations communales Premiers Crus, 5 comportent des Grands Crus : Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée.

Juste pour rêver, je vais m'efforcer d'énumérer le nom mythique des 24 Grands Crus de la Côte de Nuits (je sais pas pourquoi, mais pour moi, tous ces noms évoquent quelque chose de sensuel et charmeur à mes oreilles) :

Gevrey-Chambertin : Chambertin, Chambertin-Clos-de-Bèze, Chapelle-Chambertin, Charmes-Chambertin, Griotte-Chambertin, Latricières-Chambertin, Mazis-Chambertin, Mazoyères-Chambertin, Ruchottes-Chambertin.

Morey-Saint-Denis : Clos-de-la-Roche, Clos-Saint-Denis, Clos-des Lambrays (quasi monopole), Clos-de-Tart (monopole appartenant à Mommessin), Bonnes-Mares (une partie).

Chambolle-Musigny : Bonnes-Mares (une partie), Musigny (le Musigny blanc est une exception parmi les grands vins blancs de Bourgogne, il est unique en son genre).

Vougeot : Clos-de-Vougeot.

Vosne-Romanée : Romanée-Saint-Vivant, Richebourg, Romanée-Conti (le vin le plus cher et pour certains le meilleur au monde), La Romanée, La Tâche, La Grand-Rue, et sur la commune de Flagey-Échezeaux, Échezeaux et Grand-Échezeaux.

Si seulement je pouvais, jusqu'à la fin de ma vie, boire un verre par année (bon okay, mettons deux...) d'un de ces 24 grands vins, je serais parfaitement comblée!

Quelques artistes de la Côte de Nuits :
Marsannay : Fougeray Beauclair, Denis Mortet
Fixin : Domaine Bart
Gevrey : Burget, Denis Mortet, Confuron-Coteditot, Leroy
Chambole : Roumier, Potel (en bio), Comte Georges de Vogüé
Domaine de la Romanée Conti

À suivre...

samedi 24 octobre 2009

Récap Jura et Savoie

Sur le plan géographique et de l'encépagement, le Jura et la Savoie sont des régions viticoles atypiques de la France. En ce qui me concerne, ce sont surtout des régions dont je connais très peu les vins et dont j'ai eu rarement l'occasion de goûter jusqu'ici.

Le Jura
Le vignoble jurassien est le plus ancien vignoble de France. Il se localise sur des pentes assez accidentées dont l’altitude varie généralement de 200 à 500 mètres. Les terrains qui composent le Jura appartiennent pour la plupart à l’ère secondaire ou jurassique (150 millions d’années). Le climat est semi-continental, marqué par des saisons contrastées à hivers froids. La rigueur du climat nécessite une localisation des vignes sur les versants les mieux exposés (sud ou sud-ouest), l'abandon des altitudes supérieures à 500 m et celui des zones basses, où se maintiennent les brouillards matinaux responsables de gelées. Ce climat est également à l'origine d'un choix de cépages adaptés. Les cépages typiquement jurassiens (poulsard, savagnin et trousseau) sont des variétés à débourrement tardif (évitant ainsi les gelées printanières et à faible charge fruitière), se satisfaisant d'un déficit énergétique solaire. Quant aux sols, on retrouve des zones plus calcaires au sud et des zones plus marneuses au nord. Outre les trois cépages locaux, soit savagnin (aussi appelé "naturé") dans le blanc, et poulsard et trousseau dans le rouge, on trouve également les cépages bourguignons chardonnay et pinot noir.

La capitale viticole de la région est Arbois. C'est dans cette vieille cité paisible que Pasteur mena ses travaux sur les fermentations dans les années 1850. On lui doit entre autre la compréhension scientifique de la fermentation alcoolique et de l'importance des levures dans celle-ci pour transformer le sucre du raisin en alcool, et aussi de la fermentation malolactique. On dit de lui que c'est le précurseur de l'oenologie moderne.

En tout, le vignoble jurassien compte principalement 5 appellations d'origine contrôlée (AOC), dont 2 de type régionale (Côtes-du-Jura et Arbois-Pupillin) et 3 de type communale (Arbois, L'Étoile et Château-Chalon).

Cépages rouges

Trousseau : vin de couleur pourpre intense, très arômatique, corsé et de bonne garde.

Poulsard (ou ploussard) : robe claire, arômes de petits fruits rouges, note minérale, prend une teinte pelure d'oignon en vieillissant.

Cépages blancs

Savagnin : vin d'une grande complexité, marqué par de puissants arômes dont celui de la noix.

Mentions spéciales

Dans les vins blancs, on produit deux vins de spécialité qui font la notoriété du Jura : les vins jaunes et les vins de paille.

Le vin jaune est issu d'un seul cépage, le savagnin, et c'est le seul vin qu'on produit dans l'appellation Château-Chalon. Vinifié de manière traditionnelle en blanc, il subit une fermentation très lente et complète destinée à le rendre très sec. Il est conservé pendant un période minimale de 6 ans et 3 mois dans des fûts de chêne de 228 litres que l'on ne remplit pas totalement afin que puisse se développer sur la surface du vin un voile de levures. Le vin s'évapore et s'oxyde et le voile de levures va lui conférer des qualités exceptionnelles. Il va acquérir une robe jaune or plus ou moins ambrée, un nez surprenant de noix et de curry, une forte densité de texture et une persistance exceptionnelle. En finale, il est marqué par une légère amertume. La mise en bouteille se fait dans des clavelins dont le volume de 62 cl correspond au volume proportionnel de vin non évaporé au travers du bois après 6 années de vieillissement. C'est le seul vin blanc à consommer "chambré" et il supporte un très long vieillissement.

Le vin de paille est élaboré à partir de poulsard, de savagnin et(ou) de chardonnay, selon un procédé de passerillage (les grappes sont étalées sur un lit de paille ou sur des claies dans un local sec et aéré). Les raisins se dessèchent et au bout de quelques mois atteignent une forte concentration en sucres. Il s'agit donc d'un vin doux de garde, riche en arômes de fruits confits (pruneaux, orange).

Autres appellations

- Macvin du Jura (vin muté, blanc ou rouge, mais majoritairement blanc, élevé pendant au moins 12 mois, et qui doit titrer entre 16 et 22 degrés d'alcool pour obtenir l'AOC)
- Crémant du Jura (vinifié selon la méthode traditionnelle).

Dans ces deux appellations, tous les cépages du Jura sont autorisés.

Les artistes du Jura : Alain Labet, Stéphane Tissot, Pierre Overnoy, Jacques Puffeney, Jean-François Gavenat.

La Savoie

Comme pour le Jura, je n'ai pas d'expérience dégustative des vins de Savoie. Pas étonnant, semble-t-il, puisque d'après mes lectures, c'est une des régions viticoles françaises les moins connues à travers le monde.

Le climat de la Savoie est montagnard et donc variable selon le degré d'altitude (vallée ou massif) et l'orientation-exposition au soleil. On parle d'un climat continental à fortes influences océaniques. Hivers froids, étés chauds, avec variations de température brusques et imprévisibles. Il n'y a pas en Savoie une très grande variété des sols.

On trouve quand même dans cette région des cépages très particuliers (23 au total) et plusieurs appellations (4 appellations régionales et 3 appellations communales) associées ou non à un terroir (19 terroirs ou crus autorisés que je vais devoir répertorier en tableau ailleurs qu'ici pour pouvoir mieux les mémoriser et les "régurgiter" au besoin dans le cadre des examens à venir).

Mais bon, pour les besoins de mon blog et de mon plaisir personnel, je vais me contenter de dresser la liste des principaux cépages de la région.

Je retiens que les vins blancs de la Savoie représentent 70 % de la production répartie de façon assez dispersée dans les deux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, du nord au sud en 9 régions.

Cépages blancs : Jacquère (plus de 50 % du vignoble blanc de Savoie), Roussanne (ou Bergeron*), Altesse (ou Roussette), Chasselas (ou Fendant), Gringet (ou Savagnin), Mondeuse blanche.

Cépages rouges : Mondeuse noire, Gamay, Pinot noir, Persan.

* (ou + nom de cépage) indique un synonyme.

mercredi 21 octobre 2009

Chablis à l'aveugle

Le cours de mardi était le premier de deux cours sur la Bourgogne. En première partie théorique le chablisien, puis la côte de Nuits. J'y reviendrai plus en détail dans mes prochains posts.

Ce qui m'a surtout allumée cette semaine, c'était la dégustation à l'aveugle de trois vins.

Pour se faire la bouche, en pré-dégustation, avant l'exercice à l'aveugle, on avait un Bourgogne Les Clous de la côte chalonnaise, du domaine de Villaine. Rien de bien mémorable, sinon qu'il nous préparait à ce qui allait suivre...

À l'aveugle, le seul paramètre que nous avions, c'est qu'il s'agissait de trois Chablis, par conséquent, 100 % chardonnay.

J'ai donc devant moi trois verres de Chablis qui sur le plan visuel ont tous la même couleur. Bon, je peux bien me dire que les trois sont jaune paille clair aux reflets verts, j'essaie quand même de nuancer.

Le premier est fluide à dense, le deuxième, plus fluide, et le troisième fluide à dense, avec un éclat un petit plus brillant que ses deux prédécesseurs. Passons à l'analyse olfactive. Au nez, j'aime d'emblée le premier Chablis. J'y détecte une belle minéralité, un petit côté pierre à fusil, fruits frais (pomme verte), quelque chose de pur et de fin, avec une certaine profondeur. Bref, je suis déjà intéressée à ce qui va suivre sur le plan gustatif. Bon, je suis pas déçue puisque en bouche j'ai pas du tout envie de crâcher ce vin ce soir. Finesse et élégance, acidité vive, de la chair en bouche. Je reste sur des notes minérales, un peu herbacées, longueur moyenne. Je sais que j'ai affaire à un bon vin, mais je dois passer aux deux autres.

Côté visuel, le deuxième Chablis est identique au premier, avec une coche en moins de densité si je me fie aux larmes. Sur le plan olfactif, je sens des notes plus épicées et fumées que le premier, mais l'intensité au nez est plus faible. Sans même l'avoir goûté, ce deuxième vin fait me fait déjà regretter le premier. Au gustatif, je ne déroge pas de mes premières impressions. Ce numéro deux n'a pas la persistance arômatique au nez et en bouche du numéro un.

Jusque-là, pas trop mêlée dans mes impressions.

Arrive le troisième Chablis, légèrement plus brillant à l'oeil que les deux premiers. Sa densité que je mesure aux larmes est semblable au premier. Au nez, plus épicé que minéral, et son fruit me fait penser à des noix. Y a quelque chose de plus persistant au nez que le premier. Je commence à douter du numéro un. Je continue. Au gustatif, c'est charnu en bouche, mais je n'arrive pas à oublier mon numéro un. Qui dit noix, dit une note d'amertume. Pas sûre qu'il va déloger mon premier coup de coeur. Mais bon, que penser. Sa brillance et sa persistance arômatique me déstabilisent. Je reviens constamment me valider avec mon premier et mon deuxième Chablis. L'acidité me semble un peu plus nerveuse que celle du premier.

La dégustation individuelle se termine. Véronique entame la plénière. Quel vin avez-vous préféré? Vote à main levée. Premier Chablis, je lève la main avec à peine deux ou trois autres autres de mes comparses. Deuxième Chablis, aucun preneur. Troisième Chablis, tout le monde ou presque lève la main.

Quant à se prononcer s'il s'agissait dans chaque cas, d'un Petit Chablis, d'un Chablis, d'un Chablis Premier Cru ou d'un Chablis Grand Cru, les avis sont plutôt partagés. La seule chose dont je suis certaine, c'est que les vins 1 et 3 sont de qualité comparable et qu'ils sont supérieurs au vin 2.

Pas évident ce genre d'exercice, mais oh combien révélateur. Il se trouve que les trois Chablis en question sont tous en provenance de la maison William Fèvre et issus du millésime 2007, mais les premier et troisième sont des Premiers Crus. Le premier, le Fourchaume, est issu de la rive droite du Serein, et le troisième, les Vaillons, de la rive gauche.

Voici ce qu'en dit Benoit France, dans le Grand Atlas :

"Qu'ils soient issus de la rive gauche ou de la rive droite, la minéralité des Chablis Premiers Crus est importante et parfois proche de celles des Grands Crus. S'ils ont fait l'objet de rendement raisonnable, leur complexité, leur texture et leur typicité sont clairement affirmées. Il est difficle de dire que les Premiers Crus de la rive droite, qui passent pour les plus fins, sont supérieurs à ceux de la rive gauche. Chacun d'entre eux possède une personnalité précise qu'il est possible de décrire, tout au moins pour ceux fréquemment commercialisés avec la mention de leur nom."

D'autres extraits du Grand Atlas :

"Rive droite
FOURCHAUME. Dans le prolongement des Grands Crus, le vignoble est allongé en des expositions variées. Cela explique la raison pour laquelle Fourchaume offre une gamme d'expressions multiples. Ce sont le plus souvent des vins amples et harmonieux, où la note minérale est peu présente.
(...)
Rive gauche
VAILLONS produit un vin fin, élégant et subtil, qui s'exprime rapidement."

Qu'est-ce qui explique l'engouement de la classe pour Les Vaillons? Peut-être est-il plus flatteur au nez et au palais? L'ordre de dégustation y est aussi sans doute pour quelque chose. S'il était tout aussi intéressant dans son style que le Chablis Premier Cru servi en premier, il avait l'avantage d'être servi en dernier, donc il pouvait compter sur une certaine confusion des sens.

La dégustation à l'aveugle demeure celui qui pour moi est le plus instructif. Il met en éveil tous mes sens et il m'aide à me libérer de toute forme de jugement à priori. J'aime cette sensation de liberté. Cette dégustation m'a également permis de me rendre compte à quel point j'ai développé une meilleure acuité sur les blancs au cours de la dernière année.

Voici le détail des vins en question.

Number one : Chablis Premier Cru Fourchaume, 2007, William Fèvre, 44,75 $, 13 %

Number two : Chablis Les Champs royaux, 2007, William Fèvre, 24,45 $, 12 %

Number three : Chablis Premier Cru Les Vaillons, 2007, William Fèvre, 34,77 $, 13 %

Mes choix étant dans l'ordre qualitatif 1-3-2, mon ego s'en tire pas trop mal pour une dégustation à l'aveugle!

samedi 17 octobre 2009

Mon récapitulatif sur l'Alsace (genre Wikipédia)

Avant d'aborder l'Alsace, Véronique veut faire un rappel sur certaines notions de base. Tout le monde ou presque dans mon cours, sauf moi, a suivi le programme du premier niveau, alors c'est censé être de la matière déjà vue et assimilée. Ça va donc assez vite merci comme survol.

On s'enfile donc en version hyper condensée les notions de terroir (climat, ensoleillement, relief, géologie, podologie et hydrologie), les facteurs de qualité (celle de la vendange et celle de la vinification), les principaux éléments nutritifs contenus dans le sol et le sous-sol et leurs composantes, les trois grandes familles de roches (sédimentaires, éruptives et métamorphiques), sans compter l'influence directe de ces composantes et nutritifs sur le vin, et puis, tant qu'à y être, pourquoi pas un retour sur les principales tailles (en gobelet, en guyot et en cordon de royat) ainsi que leur raison d'être. Ouf, un petit quart d'heure bien tassé comme un double espresso!

On entre ensuite dans le vif du sujet. L'Alsace se caractérise par la grande diversité de ses sols (13 types en tout, classifiés selon leurs caractéristiques minérologiques et leurs fertilités) et son climat semi-continental (les hivers sont rigoureux, les étés, très chauds). Géographiquement parlant, le vignoble Alsacien, né de l'affaissement il y a 50 millions d'années du massif que formaient les Vosges et la Forêt Noire, est situé à une altitude variant de 200 à 400 m, sur les collines sous-vosgiennes, et il s'étend du nord au sud sur une centaine de kilomètres, sa largeur ne dépassant pas quatre kilomètres. Protégé à l'ouest des pluies et des vents par la montagne vosgienne, il profite d'un rayonnement solaire maximal, grâce à la hauteur des vignes et des expositions sud, sud-est et sud-ouest.

Pour en savoir plus sur l'histoire géologique des Vosges et de l'Alsace, je n'aurai qu'à me reporter à mon Grand Atlas des vignobles de France dont j'ai déjà parlé dans un post précédent.

Sur les 13 types de sol, voici les principaux répertoriés par Véronique (ils sont tous détaillés avec beaucoup de précision dans le Grand Atlas) :

- les granitiques sur lesquels les vins s'expriment dès les premières années, avec des arômes plus floraux que fruités. De grande fraîcheur grâce à leur acidité moyenne, ils sont fins et charmeurs. Les rieslings en particuliers et d'autres cépages tardifs excellent dans ces terroirs qui sont à l'origine de huit grands crus;
- les schisteux qui donnent des vins à la minéralité tranchante (pierre à fusil) et qui doivent vieillir avant de s'ouvrir. Le riesling est parfaitement adapté à ces sols; en dégustation, ça va se traduire par une bouche franche, droite et minérale, avec parfois une note musquée;
- les calcaires qui produisent des vins fins de garde, aux arômes fins et équilibrés et à la bouche opulente;
- les volcano-sédimentaires qui produisent des vins de grande noblesse et de grande longévité; les cépages de prédilection sur ces sols sont le riesling et le pinot gris. Deux fameux grands crus sur ces terroirs : Rangen, à Thann, et Kitterlé, à Guebwiller.

Les vins au Nord du vignoble Alsacien (Bas-Rhin) doivent avoir un emplacement parfait pour obtenir la maturité parfaite. Les conditions sont plus favorables au Sud (Haut-Rhin) où se trouvent la plupart des grands producteurs et les grands crus (la capitale du vin étant Colmar).

Côté viticulture, les vignes à port retombant sont en Guyot et palissées en hauteur. Compte tenu du relief, il n'y a pas de culture ou de vendange mécanisée. Côté vinification, il faut savoir qu'en Alsace (tout comme en Allemagne, en Autriche et en Suisse) la densité du moût et son taux de sucre se mesure en degrés Oeschle (je note frénétiquement, car je sens que ça pourrait faire une bonne colle d'examen ça!). La plupart des vins alsaciens sont chaptalisés (ajout de sucre), mais l'acidification n'est pas pratiquée ni tolérée. On a aussi recours à d'autres procédés, comme l'osmose inverse (élimination d'une d'une partie de l'eau de raisin pour favoriser une concentration du moût) ou l'ajout de jus de raisin concentré.

Il y a trois appellations : Alsace (AOC depuis 1962), Alsace Grand cru (25 premiers grands crus reconnus en 1983, 25 autres en 1992, et puis le petit dernier, Kaefferkopf, en 2007) et Crémant d'Alsace (AOC reconnue en 1976). Les vins, sauf exception, sont monocépages, c'est-à-dire composés d'un seul cépage. Les quatre cépages nobles qui sont les seuls réservés aux grands crus sont le riesling (qui règne en maître), le pinot gris, le muscat et le gewurtztraminer (de son petit nom, gewurtz). Une seule exception (une autre colle d'examen!) : le grand cru Zotzenberg fait à base de sylvaner. Le seul cépage non autorisé pour le Crémant est le gewurtz. Les autres cépages autorisés pour les AOC Alsace et Crémant sont le sylvaner, le pinot noir (seul cépage rouge autorisé), le pinot blanc, l'auxerrois, le chardonnay (seulement autorisé pour le Crémant), le chasselas (blanc ou rose), le pinot gris et le klevener de Heiligenstein (un savagnin rose avec appellation délimitée propre à quatre communes du Bas-Rhin).

Les vins d'assemblage comme l'edelzwicker (qui signifie noble assemblage de vin) est une survivance de l'ancien usage consistant à récolter des parcelles de vigne en mélange ou à assembler des vins de plusieurs cépages qui ne sont pas nécessairement nobles. L'assemblage Gentil est réservé aux vins de l'AOC d'Alsace et il doit contenir au minimum 50 % d'un ou plusieurs des quatre cépages nobles (riesling, muscat, pinot gris ou gewurtz) auxquels on peut ajouter du sylvaner, du chasselas et/ou du pinot blanc.

Depuis 1984, l'Alsace comporte aussi deux mentions officielles pour certains de ses vins, soit les vendanges tardives (passerillage sur souche) et les sélections de grains nobles (botrytis cinerea). Pour avoir droit à cette mention, les raisins doivent provenir d'un seul des quatre grands cépages nobles, avoir été récoltés manuellement en surmaturité lors d'années exceptionnelles et n'avoir fait l'objet d'aucun enrichissement. Le millésime doit être indiqué.

Les vins d'Alsace sont toujours mis en bouteille dans la région de production et sont présentés dans la bouteille typique, la flûte d'Alsace, qui leur est réservée. La température de service est de 8 à 11 degrés.

Chiffres et infos en vrac :
- superficie : 15 400 ha;
- production : 1 150 000 hl/an;
- 92 % de la production se fait en blanc;
- 51 lieux-dits (grands crus);
- 118 communes viticoles;
- 7 000 viticulteurs;
- les producteurs ont mis sur pied un système de vente directe et en primeur qui leur permet d'écouler toute leur production;
- les petites exploitations produisent six à huit cépages différents, 20 à 30 cuvées différentes;
- le marché est réparti en trois branches : les vignerons indépendants (21 %), les coopératives vinicoles (36 %) et les producteurs négociants (43 %);
- le vignoble est tout aussi morcelé qu'en Bourgogne;
- le rendement de base autorisé pour l'AOC Alsace grand cru est de 55 hl/ha, celui-ci pouvant être augmenté annuellement de 0 à 20% (plafond limite de classement ou PLC) sans dépasser le rendement butoir de 66 hl/ha.

J'ai reconstitué toutes ces notes à partir du cours et de lectures parallèles pour compléter, car Véronique est verbo-motrice et c'est impossible de tout noter ce qu'elle nous présente en trois heures. (Elle s'étonne d'ailleurs à quelques occasions pendant le cours du fait que nous intervenons peu... je sais pas pour les autres, mais moi je suis encore trop occupée à prendre des notes!)

La dernière heure grosso modo a été consacrée à la dégustation de quatre vins. Dans l'ordre, un pinot gris 2006 de la maison Bott-Geyl qui travaille en biodynamie. Et trois grands crus de la cave de Pfaffenheim (coop vinicole) : Steinert riesling 2007, Goldert riesling 2007, et Steinert gewurtz 2005. Véronique trouvait intéressant le fait de nous faire comparer riesling et gewurtz sur un même lieu-dit et deux riesling sur deux lieux-dits différents. Dans le cas des riesling, on avait affaire à deux styles complètement différents, celui du lieu-dit Goldert étant à mon sens plus intéressant et élégant.

D'autres producteurs en biodynamie font de très belles choses : Jean-Michel Deiss (domaine Marcel Deiss), Marc Kreydenweiss et Colette Faller et filles (domaine Weinbach).

Dans son palmarès "best of", Véronique mentionne aussi le domaine Ostertag.

Voilà pour mon récap d'Alsace... demain dimanche, je me prépare pour les cours de lundi et mardi qui porteront sur les vins de Jura et Savoie et ceux Bourgogne (partie 1).

vendredi 16 octobre 2009

Les vins d'Alsace - Marcel Deiss

Deuxième cours cette semaine avec Véronique Dalle. Sur les quatre heures passées avec elle sur les vins d'Alsace, et après dégustation de quatre vins, le nom d'un producteur m'intrigue et me hante pour le reste de la semaine, celui de Marcel Deiss. Suis allée m'acheter son vin d'entrée de gamme le lendemain du cours sur recommandation de Véronique Dalle : Alsace 2007, Domaine Marcel Deiss (encore disponible à la SAQ), issu d'un assemblage (selon mes recherches, les cépages utilisés sont vraisemblablement : pinot blanc, riesling, pinot gris et gewurztraminer).

Dégustation ce soir : couleur jaune doré pâle, limpide et brillante. Viscosité peu apparente. Premier nez net mais discret, minéralité, fruits frais et notes florales. À l'ouverture, fruits plus mûrs. Un peu de gaz carbonique (perlant) en début de dégustation. Sensation de sucre résiduel. Acidité moyenne. Bel équilibre acidité-moelleux. Intensité courte à moyenne. Finesse et élégance pour un vin d'entrée de gamme. À essayer avec des mets épicés, des sushis ou des desserts fruits frais ou cuits. C'est le vin passe-partout de Marceil Deiss, issu d'un assemblage, mais c'est certain que ça révèle l'authenticité d'un grand vigneron.

Allez sur son site sous les onglets Le domaine, Le vignoble, Visite en 3D, et cliquez sur "vidéo explicative". Vous verrez qu'on a affaire à un grand et noble vigneron. En biodynamie par-dessus le marché.

Conquise.

samedi 10 octobre 2009

Notion de terroir

Je vais probablement faire beaucoup de références au Grand atlas des vignobles de France, de Benoît France (ben oui, c'est son nom), mais cet ouvrage est vraiment remarquable.

J'ai planché un peu aujourd'hui sur le chapitre consacré à l'Alsace, mais c'est tellement complexe comme information que je ne sais pas trop par quel bout assimiler la matière. C'est clair que je ne peux pas m'en tirer avec un effort de mémorisation. Parce que de un, ce n'est pas un ouvrage grand public de vulgarisation, et que de deux, je n'ai aucune espèce de formation en géologie des sols.

Alors, en attendant d'assimiler un peu plus la matière, je vais me contenter de citer l'auteur dans ses pages introductives.

"Dans un verre de vin, nous buvons trois forces : l'une vient de la terre, c'est le vaste champ des sols et des sous-sols; l'autre vient de l'air, c'est le climat et celle du millésime en particulier, toujours incertain; enfin, la troisième, c'est l'homme, ouvrier qui, compte tenu de ces deux facteurs naturels, l'air et la terre, va choisir le ou les cépages voulus afin de proposer, au travers du vin, une expression sensorielle qui sera fidèle à l'origine."

Le parcours du vigneron combattant (La Presse - Gourmand, 10 oct. 2009, Page 5)




Le parcours du vigneron combattant
VINCENT MARISSAL
La Presse - Gourmand
10 oct. 2009

« Quinze ans ! » Je n’avais même pas fini de poser ma question à Denis Paradis, du Domaine du Ridge à SaintArmand, à qui je demandais combien de temps il faut pour atteindre la rentabilité avec un vignoble au Québec, que la réponse a fusé, comme un cri...lisez plus...
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jeudi 8 octobre 2009

Bouche bée

Bouche bée devant l'immensité de mon non-savoir. Sensation d'être seule au beau milieu de l'infini d'un océan ou d'un désert, sans rien ni personne en vue à l'horizon. Mais heureuse d'être là quand même avec cet infini à conquérir.

Image hyper simpliste pour dire que j'ai pris livraison du Grand Atlas des vignobles de France de Benoît France, livre recommandé par Véronique Dalle, et que je suis totalement subjuguée par la richesse de son contenu. Géologie des sols, cartographie impressionnante, 450 appellations d'origine, 4 000 communes. La notion de terroir est brillament démontrée dans cet ouvrage.

Juste dans l'avant-propos, je sens vibrer les cordes de ma sensibilité par rapport au vin :

"Si ce patrimoine (il parle bien sûr du patrimoine français), sous son aspect culturel et historique, est unique au monde, il est d'un point de vue économique confronté à la réalité d'un marché international qui lui oppose désormais des vins répondant, de manière immédiate et sans aucun souci d'authencité, à l'attente des consommateurs. (...) Il est essentiel que le consommateur d'aujourd'hui, de plus en plus curieux et qui cherche à progresser dans les domaines de la connaissance cuturelle, ne se contente plus de boire de "bons" vins élaborés dans le seul souci de le flatter gustativement. Il faut le conduire vers nos vins d'appellation, ces vins d'émotion, ces vins oeuvres d'art qui réjouissent l'odorat et le goût comme la musique réjouit l'ouïe et la peinture la vue."

Me voilà en train de me gaver de tout ce que je peux ingurgiter sur les vins d'Alsace avant mon prochain cours portant, comme de raison, sur les vins d'Alsace. On parle de sept grands cépages et de cinquante-et-un-lieux-dits qui portent l'appellation grand cru. Et pour bien faire, je devrais sans doute pouvoir identifier pour chaque lieu-dit la commune correspondante. Juste à y penser, ma mémoire se rétracte comme une tortue dans sa carapace devant l'absurdité du mandat. Mais bon, comme j'aime ça les chemins difficiles et ardus, je devrais y trouver mon compte.

lundi 5 octobre 2009

Dans la cour des grands

Premier cours avec Véronique Dalle, sommelière chez Pullman. Elle est d'une précision et d'une rigueur redoutables. Ça va être une belle leçon d'humilité pour moi, je le sens déjà. J'ai commencé dès ce soir à me transformer en une espèce de grosse éponge qui va essayer d'absorber en un temps record un savoir et une expérience qui dépasse de loin toutes mes attentes.

Constat pour ce soir : j'ai un gros apprentissage à faire côté dégustation, car il faut être d'une très grande précision. Par contre, pour ce qui est de mes objectifs, je pouvais pas mieux tomber que sur Véronique. J'aime son approche quand elle dit que sommeliers et autres représentants du vin sont là en partie pour mettre en valeur le travail du vigneron auprès de la clientèle. Ça c'est fondamental pour moi, car je sais tout le travail qu'il y a à faire pour produire et transformer le raisin avant que nous puissions remplir nos verres de vin et nous mettre à planer.

Le monde du vin est une grosse business et il faut savoir faire la distinction entre ceux qui cherchent à faire quelque chose d'authentique et ceux qui sont là pour faire la grosse piasse. Certains sont prêts à tout pour vendre leurs produits, et d'autres font du mieux qu'ils peuvent pour faire de bons produits (dans la mesure de leurs moyens bien sûr...). Y a des contraintes de toutes sortes pour les vignerons et il faut beaucoup d'humilité pour faire ce travail. Certains trichent carrément, d'autres font des accommodements raisonnables, puis il y a des innovateurs ou des puristes qui ont les moyens de leurs ambitions. Petits ou grands producteurs, comment s'y retrouver? Voilà où j'en suis pour ce soir.

dimanche 4 octobre 2009

Pas encore un autre blog sur le vin?

Ça fait des mois que j'y pense. Créer sous forme de blog un espèce de journal de bord qui me permettra de laisser derrière moi un à un de petits cailloux blancs qui m'aideront à retrouver mon chemin au besoin. Demain je commence un programme de formation en sommellerie à l'ITHQ et c'est ici que je viendrai consigner toutes mes découvertes, mes réflexions, mes joies et mes déceptions.