dimanche 29 novembre 2009

Les raisins du Midi : Languedoc, Roussillon et Provence

Plutôt que de vous raconter ici ces régions viticoles, j'aimerais plutôt qu'on parte tous ensemble à la découverte de superbes vignobles dans les terres et en bordure de mer, dans le Midi si prisé pour sa chaleur (en Provence, j'ai ouï dire qu'ils prennent encore l'apéro sur les terrasses ces jours-ci), ses odeurs et ses saveurs... mais bon, je vais quand même essayer d'avoir un descriptif pas trop plate et ennuyeux pour vous donner le goût d'y aller par vous même un de ces quatre.

Le Languedoc est souvent associé au Roussillon, car ça nous facilite les choses pour expliquer cette vaste étendue de vignobles. Dans les deux cas, on a affaire à un climat Méditerranéen, très chaud et très sec. La moyenne annuelle des températures est de 15 degrés. Heureusement qu'il y a la mer pour apporter un peu d'humidité grâce aux vents (c'est quand même bien fait notre système planétaire!). Sachez que même si les sols sont pauvres et que les étés sont parfois très arides, les vignerons n'ont absolument pas le droit d'irriguer. Et parlant de vent, celui qui domine dans le Languedoc-Roussillon c'est la Tramontane. En Provence, c'est le Mistral.

Qui dit lumière et chaleur excessive, dit raisin très concentré en sucre et, par le fait même, en alcool. Donc pour atténuer le côté alcooleux des vins, on va pratiquer certaines techniques. On peut par exemple jouer sur les assemblages pour diminuer la teneur en alcool, diluer le vin avec de l'eau ou encore recourir à des levures spéciales qui vont bouffer le sucre. Sans dire que tous les vignerons font appel à ce genre de procédé, il faut savoir que ces méthodes existent et qu'elles sont acceptables en Languedoc et Roussillon.

Les terroirs sur une superficie aussi grande sont bien sûr variés à l'infini en termes de sol, d'altitude et d'exposition. Dans le Languedoc, les formations sont variées : il y a des schistes du primaire (Saint-Chinian, Faugères), des calcaires durs du secondaire (sols rouges de La Clape, des terrasses du Larzac et de Pic-Saint-Loup), des galets roulés du tertiaire, appelés localement "poudingues", et enfin des limons calcaires et marno-calcaires (La Clape, Pic-Saint-Loup, Montpeyroux, Picpoul-de-Pinet).

L'encépagement est dominé par la grenache, la syrah et le mourvèdre pour le rouge, le cinsault pour les rosés et une grande variété de cépages pour les blancs (grenache blanc, clairette, bourboulenc, piquepoul, rousanne, marsanne et rolle). Le seul vin monocopépage de la région est le Picpoul-de-Pinet fait à base de piquepoul (je sais pourquoi, mais ça sonne "pied de poule" à mes oreilles, avec l'air des années 80 qui va avec).

Seulement 18 % de la production est faite en AOC. On trouve surtout des vins de pays, des VQPRD (vin de qualité produit dans une région déterminée) et des vins de table. La grande spécialité de la région, les vins doux naturels (VDN). On fait donc du rouge, du blanc, du rosé, des vins doux et même des effervescents (tous dans le Languedoc). Vous aurez deviné avec cette description qu'il n'y a ici aucun grand cru ni premier cru. La hiérarchie qui prime est celle des terroirs. Y a du bon et du mauvais bien sûr mais au Québec ce qui arrive sur nos tablettes est généralement assez présentable et même parfois plutôt bon, même très bon. Autrement dit, y a moyen de s'intéresser au vin sans se ruiner.

La plus grande appellation du Languedoc occidental est le Minervois. La toute première à avoir été créée est Fitou en 1948. Sinon, on a les appellations Languedoc, Cabardès, Corbières, Saint-Chinian, Limoux (c'est là qu'on fait des bulles) et Rivesaltes (essentiellement des vins doux). Du côté oriental, les appellations sont Picpoul-de-Pinet, Pic-Saint-Loup et Faugères. Quand je vous dis que c'est vaste...

Si ça vous tente de découvrir un jour les mousseux de Limoux, sachez que le cépage dominant dans cette appellation est le Mauzac. Si vous choisisissez un Crémant, le Mauzac sera utilisé avec un complément de chardonnay et (ou) de chenin, mais la Blanquette de Limoux est 100 % Mauzac. Ça me tentait de vous dire ça compte tenu que je m'intéresse de plus en plus aux bulles et à leur degré d'effervescence. Et pis tout ça c'est la faute d'une de mes copines qui ne boit que des bulles. D'ailleurs je la néglige pas mal depuis que j'ai ce blog (c'est un test pour voir si elle me lit).

Fitou est répartie sur deux îlôts et on n'y produit que du rouge, du moins pour l'instant, car semble-t-il qu'ils vont bientôt nous concocter du blanc. Donc deux zones pour une même appellation, complètement différentes, ne bénéficiant pas du même climat. Du côté du littoral, l'influence de la Méditerrannée est bien présente, et les cépages carignan et grenache sont bien heureux dans la sécheresse estivale. Toutefois, les pluies peuvent être abondantes à l'automne, avant les vendages, et là y a risque de mildiou et d'oïdium (maladies fongiques = pourriture). Dans l'arrière-pays, isolé de la mer par un massif rocheux de 700 m, c'est plus sec et ça donne des vins plus proche des Corbières.

Corbières, c'est là qu'on trouve le climat le plus montagnard du Languedoc. Ici, entre les Pyrénées et le Massif cental, on a répertorié 11 terroirs spécifiques. Le relief est très accidenté. Beaucoup de sécheresse, et donc risque d'incendie l'été. De façon très générale, on dit des vins de Corbières qu'ils sont plus rudes que ceux du Minervois.

Les vignobles mitoyens de Saint-Chinian et de Faugères sont implantés sur des sols schisteux à caractère feuilleté qui permettent un bon enracinnement des vignes. On fait donc des rouges à base de carignan, de grenache, de syrah et de mourvèdre assez équlibrés.

Plus à l'ouest à côté de ces deux appellations, dans la grande appellation du Languedoc, on a répertorié plus d'une dizaine de terroirs, qu'il serait beaucoup trop long d'expliquer en détail ici. Mais si je vous dis La Clape, Pic-Saint-Loup, Montpeyroux, La Méjanelle, Saint-Drézéry, Picpoul de Pinet, les Terrasses du Larzac et les Grès de Montpellier, vous y êtes.

Enfin, le Minervois, adossé à la Montagne Noire, est un espèce de méga amphithéâtre orienté plein sud qui descend par paliers successifs sur près de 60 km d'est (Narbonne) en ouest (Carcassonne) et en moins de 20 km du nord au sud, sur des dénivelés de 50 m à 350 m. J'ai cherché en vain des photos pour mieux vous situer. Ce sera pour une prochaine fois.

Le Roussillon enchassé dans les piedmonts des Pyrénées au bord de la Méditerrannée est surtout réputé pour ses vins doux naturels (Banyuls, Maury, Rivesaltes et Muscat-de-Rivesaltes), mais les vins rouges secs se trouvent dans les aires d'appellation Côtes-du-Roussillon, Côtes-du-Roussillon-Villages et Collioure . L'encépagement pour les VDN sont les trois variétés de grenache, noir, rose et gris, le macabeu, la malvoisie du Roussillon (également appelé tourbat) et les muscats à petits grains et d'Alexandrie. Sinon, pour les rouges secs, on est toujours sur de la syrah, du mourvèdre, du carignan et puis du lledoner pelut (qui se fait de plus en plus rare). Des vignobles spectaculaires à flanc de coteaux abrupts, aménagés en terrasses. On n'est pas dans le Douro, au Portugal, mais vous voyez le genre.

Si on continue notre périple vers l'est, donc vers, l'Italie sur la côte Méditéranéenne, on arrive dans le pays du rosé, la Provence. Sortez les olives, la tapenade, la pissaladière, la bouillabaise et l'ailloli. Il fait soleil en moyenne 2 700 à 2 900 heures par année. Si mes calculs sont bons, ça veut 240 jours complets de soleil sur les 365 compris dans une année. Ça donne soif. Pas de problème, le rosé coule à flots (75 % de la production).

En plus des cépages que je vous ai déjà nommés pour le Languedoc-Roussillon, on cultive en Provence le cépage noir local le Tibouren dont on se sert pas mal pour le rosé. Y a d'autres cépages inusités, dont je vais juste m'amuser à donner le nom (à vous d'en deviner la couleur) : la counoise, le calitor dit "pécouitouar", le braquet, la folle noire dite "fuella", le mayorquin et le pignerol.

Y a bien sûr la diversité des reliefs, selon qu'on se trouve dans l'arrière-pays ou plus sur le littoral, et qui dit relief, dit micro-climat. La Méditérannée apporte des pluies abondantes surtout concentrées à l'automne pendant les vendanges et au printemps, mais plus on va dans l'arrière-pays, plus c'est sec et chaud. En plus du Mistral, les vents sont nombreux et ils font partie intégrante du climat et des micro-climats.

Ma seule incursion dans cette région remonte à 1992 et je peux seulement vous dire que c'est pour moi à part la Toscane le plus beau climat de la planète. J'ai dû être Méditéranéenne dans une autre vie, et côté hormones, c'est le plus beau climat pour une femme comme moi. Mais bon, je m'égare, car le vin que je bois ce soir est trop bon.

Ce qui veut dire que si j'étais un cépage, je me planterais à quelque part en Provence. À Bandol, à Cassis, dans les Baux de Provence, à Palette ou à Bellet près de Nice? N'importe où je vous dirais à priori, je suis sûre que je me sentirais bien. Mettons un mourvèdre en Bandol.

"C'est ici, sur ce terroir exceptionnel de Bandol, que le cépage mourvèdre trouve la plus belle de toutes ses expressions. Capricieux, le mourvèdre a besoin de beaucoup de soleil. Pour apporter la finesse et l'élégance que l'on trouve dans les vins rouges qu'il produit, il lui faut être fortement tempéré; ainsi, le rôle du vent frais venu de la mer est ici capital et à prendre dans la totale compréhension de ce terroir." (Benoit France, Le Grand Atlas des vignobles de France).

Si vous me plantez sous forme de mourvèdre (en passant un cépage au cycle de vie les plus longs) en Bandol, je suis sûre qu'avec vos bons soins, l'ensoleillement, les vents, la Méditerannée, on fait un sacré bon vin.

Bon, c'est pas très sérieux mon affaire, puisque je viens de me réincarner en cépage... mais si je vous donne le goût de boire un rosé de Provence ou un rouge voluptueux de Bandol, j'aurai au moins réussi ça, à vous faire boire un bon vin!

Le grand sage : Hervé Bizeul

Bon, après le Bordelais, et histoire de faire une petite pause avant de passer au Languedoc-Roussillon et à la Provence, voici une petite vidéo avec Hervé Bizeul (qui fait de belles choses dans le Roussillon dont je vous parlerai après...). Un grand sage je vous dis!

Pour le meilleur ou le pire : Bordeaux

Le bordelais, c'est la plus grande région de vins fins au monde. On parle d'une exploitation de type semi-industrielle : on produit 7 millions d'hectolitres de vin par année et sur cette production 95 % des vins sont en appellation d'origine contrôlée (AOC). Je vous balance d'autres chiffres en vrac : 121 500 hectares de vignes, 57 AOC en tout, 3 000 châteaux (environ 200 classés), 13 500 exploitants.

Des classements, vous dites? Oh que oui : outre le fameux classement des crus du Médoc de 1855, y a bien sûr celui de Saint-Émilion révisé aux dix ans et dont le plus récent remonte à 2006, celui des vins de Graves qui remonte à 1959, le classement des crus bourgeois du Médoc (créé en 1932) dont le plus récent de 2003 a été contesté et renversé (depuis le millésime 2007, la mention "cru bourgeois" est frappée d'interdiction) et enfin le classement des crus artisans du Médoc (créé en 1994 pour les vignobles de moins de 6 hectares).

Le bordelais produit surtout du rouge, mais le quart de la production est quand même consacrée aux blancs. Au nord de Bordeaux se trouve la Gironde. Ce fleuve est un grand régulateur de température qui contribue à réduire les risques de gelée. À l'est, il y a l'influence de l'Atlantique sur le climat (hivers doux, étés chauds), mais aussi la proximité des forêts qui bloque les vents marins salés et joue sur la circulation de l'air.

Différents types de sols sont présents, certains sont graveleux et profonds, d'autres lourds et argileux et enfin d'autres où prédominent le calcaire. De façon générale, on trouve plus d'argile sur la rive droite de la Gironde et de la Dordogne, ce qui fait que les sols sont plus froids et le merlot à maturité plus précoce s'y plaît bien comme à Saint-Émilion, tandis que les sols plus graveleux de la rive gauche de la Garonne sont plus chauds (les graves emmagasinent la chaleur et la redonne à la vigne) et plus propices au cabernet-sauvignon au mûrissement plus tardif.

Les principaux cépages les plus typiques du bordelais sont, pour le rouge, les deux cabernets (le sauvignon et le franc), le merlot et le petit verdot, et, pour le blanc, le sauvignon, le sémillon et la muscadelle. Les vins du bordelais sont donc des vins issus de multiples cépages que l'on associe selon la nature du sol, les conditions climatiques du millésime et le type de produit visé.

Bon maintenant que la table est mise, on commence la tournée du vignoble. Au nord-est de Bordeaux, le Médoc, qui compte 8 appellations, et dans la zone appelée Haut-Médoc, plus précisément sur 4 communes, se trouvent les 60 châteaux classés de 1855. Ce classement antérieur à la création des AOC avait pour but de fournir une indication sur la qualité des vins. On attribuait alors une valeur au domaine et non à la vigne. C'est donc un classement dont on peut discuter "en théorie" les vertus aujourd'hui, mais en pratique, dans la majorité des cas, personne ne conteste vraiment la hiérarchie des vins médocains : 4 premiers crus, sous lesquels on a des deuxièmes, troisièmes, quatrièmes et cinquièmes crus.

Bon allez, je vous nomme les "Big four" mais ne comptez pas sur moi pour des listes exhaustives ici : dans la commune de Pauillac, nous avons le château Lafite Rothschild, le château Latour et le château Mouton Rothschild, et, dans la commune de Margaux, le château du même nom, Margaux.

Au sein du Haut-Médoc, les 6 secteurs géographiques qui ont été déterminés pour la qualité de leur production et qui portent la mention d'appellation dite communale sont Margaux, Moulis, Listrac, Saint-Julien, Pauillac (la capitale du Médoc) et Saint-Estèphe, Moulis et Listrac étant les moins prestigieuses because aucun cru classé, seulement des crus bourgeois. Les grands amateurs de Bordeaux se plaîront généralement à vous décrire en long et en large ce qui distingue un Margaux, d'un Saint-Julien, d'un Pauillac ou d'un Saint-Estèphe. Mais dans les faits, c'est pas si simple que ça de les distinguer à coup sûr. On dit des vins de Margaux qu'ils sont les plus élégants, ceux de Saint-Julien les plus fins, ceux de Pauillac les plus puissants et ceux de Saint-Estèphe les plus robustes. Bof... ces généralités sont ce qu'elles sont... un exercice cérébral sans plus. J'ai bu de belles réussites dans toutes ces communes et je vous dirais que le secret, du moins à une certaine époque (est-ce encore vrai???), pour apprécier au mieux tous ces vins, c'était de les oublier, tout simplement et de les faire vieillir tranquille dans un coin de cave ou dans un garde-robe.

Anecdote... fin des années 1990, un certain soir d'août, on s'étaient réunis chez des amis qui avaient un tout petit chalet bien modeste dans les Laurentides, où l'on voulait observer les perséides dans la soirée. Le repas avait commencé par les vins apportés par tout le monde et puis une fois le party bien engagé et arrosé notre hôtesse (pas très friande des vins rouges) se rappela qu'elle avait quelques bouteilles oubliées au fond de l'armoire de cuisine juste au-dessous de l'évier. Y avait là un petit vin rouge bien modeste de rien du tout de la région de Graves qui datait de 1982 si je me rappelle bien (avant même que Pessac-Léognan n'existe comme appellation) qu'elle avait oublié là, comme ça, depuis dix ans. On s'exclaffait tous à l'idée de boire un vin conservé dans d'aussi piètres conditions (chaleur et froid extrêmes). On s'attendait vraiment à rien, seulement un vin de soif. Et ben il nous a suffit d'une petite gorgée pour se rendre compte qu'on avait affaire à quelque chose d'exceptionnel dans notre verre, un pur nectar, un trésor oublié. On s'est tous battu pour boire jusqu'à la dernière goutte de ce vin de rien du tout devenu tout à coup grandiose à nos yeux et on en a parlé pendant des années par la suite. Surtout qu'on avait vu filer pas mal d'étoiles ce soir-là...

Bon, j'enchaîne avec les vins de Graves. Cette appellation, qui produit des rouges comme des blancs, se trouve autour de Bordeaux et au sud-ouest de cette ville. Le nom de Graves provient de la nature des sols (on est sur des graviers). Dans la partie septentrionale de l'appellation, on trouve surtout des vins rouge (les sols sont plus graveleux et chauds) et plus au sud les sols deviennent argilo-calcaires et dont plus favorables aux vins blancs. L'appellation assimilée communale Pessac-Léognan, créée en 1987, se trouve justement dans la partie septentrionale des Graves. Elle regroupe 10 communes, immédiatement à l'ouest de Bordeaux. Tous les châteaux classés se trouvent dans cette zone. On trouve donc selon le château des crus classés en blanc et en rouge. Le cabernet-sauvignon domine pour le rouge et le sauvignon pour le blanc. Le top des tops : le château Haut Brion qui à l'origine figurait dans le classement du Médoc de 1855. Je vous nommerai pas les 16 autres, mais si je vous dis château Pape-Clément, château Smith Haut Lafitte, château Carbonnieux, ça devrait vous suffire.

Plus au sud, toujours dans les Graves, se trouve des vignobles les vins blancs liquoreux les plus réputés de la planète : Sauternes et Barsac. Ces vins onctueux de longue garde à base de sémillon bénéficient de conditions climatiques particulières : la proximité du fleuve et son affluent le Ciron favorise à l'automne la formation de brouillards matinaux nécessaire au développement du champignon Botritys cinerea. Les raisins "attaqués" par cette pourriture noble sont récoltés en surmaturité par tries successives. Les jus extraits de ces raisins "rôtis" sont extrêmement concentrés et riches en sucres. Encore là, les vins sont classés depuis 1855 et le top des tops c'est bien sûr le château d'Yquem. Je suis allée une fois dans ce château en 1995, et j'avais l'impression d'être dans une église, un monastère, une cathédrale, bref dans un lieu de culte, celui du raisin. D'autres grands noms : château Suduiraut, château Climens, château Guiraud... vous irez voir par vous-même le classement si ça vous intéresse.

La dernière région dont je veux parler ici est celle du Libournais, sur la rive droite de la Dordogne. Les deux grandes appellations sont Saint-Émilion et Pomerol. Le cépage dominant est le merlot que l'on complète surtout avec du cabernet franc et, dans une moindre mesure, avec du cabernet sauvignon (qui n'aime pas trop les sols humides et frais de cette région). Il y a une grande diversité des sols à Saint-Émilion. Pour simplifier, disons qu'il y a des graves, des sables, des marnes et des calcaires. Et pour compliquer les choses, on a un plateau riche en calcaire et en argile autour de la ville de Saint-Émilion, des pentes avec plus ou moins de calcaire, de sable ou d'argile et la plaine avec des sols de gravier et de sable. C'est sur sols graveleux et argileux contigus à Pomerol qu'on trouve les châteaux Cheval Blanc et Figeac. Pour le reste des grands crus classés, certains se trouvent sur le plateau (Ausone, Bélair), mais la plupart sont issus d'un assemblage de vin de coteau (finesse et subtilité) et de vin de plateau (corps et profondeur).

Les deux tops châteaux du classement, soit les deux Premiers grands crus dits de catégorie A sont Ausone et Cheval Blanc. Les 13 autres châteaux classés Premiers grands crus dits de catégorie B comptent dans leurs rangs Angélus, Bélair et Canon. Et puis, pour le reste du classement de 2006, sachez qu'il existe aussi 46 grands crus classés.

L'autre appellation prestigieuse du Libournais est Pomerol avec son fameux Pétrus (98 % merlot) que tout le monde connaît de nom, mais que personne n'a jamais bu! En tout cas, pas dans mon cercle d'amis. En définitive, je crois qu'il vaut mieux rêver toute sa vie de boire un jour un de ces grands vins mythiques et de ne jamais y parvenir, car sait-on jamais, on serait peut-être ben déçu (tsé le genre de mine déconfite : "ah wan, c'est ça un Pétrus?"). Bon là je me mets à déconner c'est donc dire que mon baratin achève. Non, il n'y a pas de classement "officiel" pour les vins de Pomerol (et c'est tant mieux!), même si officieusement une certaine hiérarchie existe. Parmi les gros canons, mentionnons les châteaux l'Évangile, Lafleur, la Fleur Pétrus et la Conseillante.

Voilà qui termine ma tournée du bordelais. Vous m'excuserez d'avoir passé sous silence un paquet d'autres appellations, sans compter les vins de garage (des micro-cuvées). Y a toujours Wikipédia si ça vous intéresse d'y aller plus à fond. Et puis, je vous dirais qu'il faudra suivre au cours des prochaines années le sort qui sera réservé aux crus bourgeois du Médoc (une des sagas du Bordelais). Que voulez-vous, quand y a de gros sous en jeu, c'est sûr qu'y a de grosses chicanes!

samedi 28 novembre 2009

Le pour et le contre... en fait, le bordel en ce qui me concerne!

Je réflexionne pas mal depuis mon cours sur Bordeaux sur l'état de la situation dans le vignoble français. Je suis tombée sur l'article ci-dessous extrait du blog In Vino Veritas.
Vin nature: le pour et le contre (1)

J'essaierai de sortir de ma torpeur demain pour vous faire mes petits survols très légers, pas trop controversés, sur Bordeaux, Languedoc-Roussillon et Provence.

jeudi 26 novembre 2009

Domaine de la Sereine, cuvée Les Chalais, 2013

Je vous avais prévenu que j'étais en train d'implanter mon vignoble en AOC Saint-Joseph dans le Rhône septentrional. Ce qui explique bien sûr que je suis moins présente sur mon blog depuis quelques jours. J'ai deux hectares de vignes, 100 % Syrah, à cultiver en bio, sur des terrasses installées sur un coteau très pentu. Tout le travail se fait manuellement, mais la vue imprenable sur le Rhône compense pour tous les efforts à déployer dans la vigne.

Un de mes mentors? Stéphane Montez qui travaille en Condrieu, en Côte Rôtie et en Saint-Joseph.

"Il est loin le temps où l'on parlait de Stéphane Montez comme d'un "jeune vigneron prometteur". Le garçon a tenu promesse et même s'il affiche toujours cette même mine d'adolescent hyperactif, il compte aujourd'hui sur une région où les places sont chères. Présent en St-Joseph, Côte Rôtie et Condrieu, il vise encore plus haut et plante de nouvelles vignes sur un domaine en pleine expansion. C'est sûr, Stéphane Montez ne connaît pas la crise… (autre vidéo sur lui ici)."

À suivre...

vendredi 20 novembre 2009

Le Sud-Ouest

C'est pas top chrono mon affaire... j'ai court-circuité mon itinéraire du cours, avec mon post d'humeur sur Bordeaux cette semaine. Mais bon, je reprends là où je vous avais laissé après la Vallée de la Loire.


Pour sillonner le Sud-Ouest, ça va vous prendre un petit remontant, et comme ça tombe bien, puisque ce soir au moment où j'écris ces lignes, c'est vendredi soir... yesss! Par contre, j'avoue que je suis encore dans la Loire, car je suis en train de déguster un Bourgueil de Yannick Amirault (La Coudraye, 2007). Mais bon, je suis pas top chrono, je vous l'ai dit tantôt.


Le Sud-Ouest c'est la région "melting pot" par excellence de la France. J'ai eu pas mal de difficulté à m'y retrouver et je vous en fait ici un tout petit condensé, très modeste et sous toutes réserves. Juste en termes de cépages, on a affaire à 49 cépages locaux (21 en blancs et 28 en rouges). Fer Servadou, Courbu, Jurançon, Mérille, Abouriou, Len de l'Eil, Camaralet, Arrufiac, Manseng, Négrette, Tannat, Braucol, Ugni Blanc, Baco, Mauzac, et j'en passe, ça vous dit quelque chose?


La prof voulait nous faciliter la tâche, et elle a découpé la chose en trois zones de production : le Bergaracois (tout près de Bordeaux), les Pyrénées (qui comprend notamment le Béarn et le pays Basque), et puis le reste des appellations "at large" donc dispersées. Mais bon, je vous avoue qu'encore là, c'est trop compliqué pour moi.


Les appellations que nous connaissons le plus ici sont : Madiran, Pacherenc-du-Vic-Bilh, Jurançon, Cahors et Gaillac. À cela se greffe bien sûr d'autres appellations (je fais mes devoirs, je vous les nomme) : Béarn, Buzet, Côtes-de-Duras, Côtes-du-Marmandais, Fronton. Et à cela s'ajoute encore des VDQS (vins de qualité délimitée supérieure) et des vins de pays.


Dans l'appellation Madiran, les vins sont issus à 40 % de Tannat. Pour les assouplir, on leur ajoute des compléments de cabernet-sauvignon, de cabernet-franc et de fer servadou. Les vins doivent être élevés au moins un an avant la mise en bouteille. Pour assouplir les vins, on fait aussi fermenter les jus dans différents formats de barriques. Je vous épargne les explications sur les types de sol (haut de coteau, mi-de-coteau, bas-de-coteau) mais sachez que les plus qualitatifs sont en haut de coteau. Le seul producteur phare pour moi dans cette région c'est Alain Brumont. Si vous en connaissez d'autres qui vous interpellent, exprimez-vous sur ce blog.


Dans l'appellation Pacherenc-de-Vic-Bilh, les vins blancs secs et moelleux sont issus de quatre cépages dont le plus local est l'Arrufiac (arômes floraux et balsamiques). Les autres sont le Petit Courbu, le Gros Manseng (dominant dans la région) et le Petit Manseng (cépage traditionnel pour les moelleux). Outre Brumont cité plus haut, les autres producteurs de renom sont Domaine Berthoumieu et Château d'Aydie.


À Jurançon, les plus beaux terroirs sont situés à la Chapelle de Rousse sur les hauteurs et à Monein. Ma prof ne s'est pas trop attardée sur cette appellation, faute de temps sans doute, mais je vous invite à découvrir le producteur Charles Hours dont on peut trouver en Jurançon sec la Cuvée Marie en ce moment à la SAQ. Ses vins secs sont issus de Gros Manseng et ses moelleux de Petit Manseng, le Petit Courbu étant utilisé dans les deux cas en complément.


Dans la vallée du Lot, Cahors est une appellation reconnue pour son vin rouge principalement à base de Malbec qu'on apppelle ici "cot (70 % minimum Malbec avec Tannat et Merlot autorisés en complément). Les trois niveaux d'alluvions en terrasses qui tapissent la vallée correspondent à des quartz, des graviers et des sols meubles type acide. La terrasse supérieure est la plus qualitative. Les vins de Cahors sont souvent sévères dans leur jeunesse, mais lorsqu'ils proviennent de beaux terroirs (anciennes terrasses), ils se révèlent de longue garde.

Petit apparté ici, qui fait suite à mon billet d'humeur sur Bordeaux, et qui outre Cahors, englobe aussi le Madiran et bien d'autres appellations, que ce soit dans le sud-ouest de la France, ou ailleurs. Benoit France (Grand Atlas des vignobles de France) résume mieux que moi l'état de la situation :

"Comme toutes les appellations proposant des vins charpentés, Cahors a sacrifié à la mode des vins boisés. Cette démarche, sans aucune tradition locale, n'a que peu altéré la forte personnalité de ces vins, suffisamment robustes pour s'accommoder de ce traitement.

On trouve donc chez les producteurs des vins de Cahors de différentes natures.

Ce sont les vins "légers", obtenus par macération courte, très fruités et marqués par des arômes de fruits rouges, comme la framboise ou la groseille, assez ronds, possédant cependant assez de corps et qui peuvent être bus rapidement.

Mais aussi les vins traditionnels, à la robe lumineuse, de couleur grenat, au nez assez fermé dans leur jeunesse mais qui s'épanouit par la suite sur des notes plus confites de pruneau, et quelquefois de truffe noire; ils sont corsés et charpentés avec des tannins très fondus et une grande longueur en bouche."

Vous voyez où je veux en venir... vins de garde par opposition à vins de consommation rapide.

Je continue avec Benoit France :

" Il est dommage que ces vins, qui possèdent une personnalité unique, riche, franche et parfaitement définie, ne se soient pas suffisamment imposés dans leur véritable caractère. On cherche au contraire trop souvent, pour des raisons commerciales ou pour répondre à la mode, à les faire entrer dans un standard d'inspiration bordelaise qui ne leur convient pas. En augmentant exagérément la proportion du cépage merlot, en récoltant les raisins en surmaturité, en prolongeant les macérations, en provoquant la micro-oxygénation et, pour finir, en maquillant le vin par un passage en bois neuf, on produit certes un vin très concentré, très au goût du jour, qui non seulement a perdu toute sa typicité mais qui, en plus, ne ressemble que de très loin, aux vins dont il souhaite s'inspirer.

À terme, ce type de déviation ne peut que nuire à l'esprit de l'appellation et à l'image de son vin."

Semble-t-il que face à cette situation, les vignerons de Cahors ont déposé une demande de classement en vue de hiérarchiser leurs vins par l'officialisation de crus tels qu'ils existent en réalité. Un tel classement nous permettrait à titre de consommateur de mieux distinguer les terroirs historiques plus typés de ceux destinés à une production de consommation immédiate. Fin de mon apparté.

Dans cette grande région du sud-ouest, il y a bien sûr bien d'autres appellations, notamment dans le Bergeracois, l'Albigeois (Gaillac) et le Marmandais (Côtes de Duras et Côtes du Marmandais). Il s'agit donc d'un vignoble en mutation, qui va connaître je l'espère une évolution qualitative au cours prochaines années, grâce à des vignerons dynamiques, innovateurs et inspirés.

Pour terminer, en voici un de ceux-là dans les Côtes-du-Marmandais. Il s'appelle Elian Da Ros, et il travaille en biodynamie. J'ai commandé une caisse de son Chante Coucou rouge auprès de l'agence Rézin en importation privée (quantités limitées) et je vous en reparle dans les semaines à venir avant No-Well. (Depuis ma commande, il y a à peine une semaine, le vin en question ne semble plus disponible... en tout cas, si vous m'invitez chez vous dans le temps des Fêtes, je vous en apporte une bouteille, promis!).

mercredi 18 novembre 2009

Bordeaux au pilori

Bon, ce soir, je fais dans le post "humeur" ou post "état d'âme", c'est comme vous voulez. Bien sûr, comme vous tous (ouais... mon public en délire!), j'ai dû faire quelques deuils dans ma vie, et cette semaine, la mort dans l'âme, il m'a fallu enterrer Bordeaux. D'abord, parce que j'ai pu les moyens de me payer quelque chose de qualitatif et d'intéressant dans cette région (à moins qu'on se mette une gang autour de la table, pis qu'on se cotise pour une dégustation digne de ce nom), et puis parce que ma prof Véronique Dalle a passé les deux derniers cours de lundi et mardi à faire du "Bordeaux bashing".

Selon Véronique, un terroir épuisé, fatigué, en manque d'inspiration, victime de ses ambitions, et j'en passe. Je me suis tapée toutes ses récriminations sur cette région, qui pour moi, à la base, était ma toute première initiation au vin. C'est con, je sais, mais ça touche à l'enfance. Mes parents achètaient "l'insipide" Mouton-Cadet quand j'avais 8 ou 10 ans, peu importe. C'était le vin du dimanche midi ou soir avec le filet de boeuf. J'avais le droit d'en boire et c'était génial pour moi à cette époque. Plus tard, ado, j'ai continué à m'intéresser au vin et je suis allée pour la première fois en Europe en 1980. J'y ai célébré mes vingt ans, dans la région de Bordeaux.

Revenue au Québec, j'ai continué à boire les fameux millésimes de Bordeaux dans les années 1980. Dans les années 90, je me suis intéressée à François Chartier et à son club de vins. Encore là, outre mes incursions dans d'autres régions françaises ou ailleurs dans le monde (surtout en Italie à cette époque), je continue d'approfondir Bordeaux. Je fais un voyage de vin mémorable dans cette région avec le club de dégustation de François Chartier en 1995. Mouton-Rotschild, Lynch-Bages, Palmer, Cos d'Estournel, Pichon-Longueville-Baron, Pavie, Pape Clément, Pétrus, Yquem... et quelques autres. À Saint-Émilion, après le lunch bien arrosé du midi, et avant le gastronomique du soir chez Pavie, incursion chez un caviste... j'achète mon seul et unique Cheval-Blanc à vie, millésime 1986, après discussion avec Chartier. Un de mes comparses s'achète un magnum de Le Pin. Juste en vous écrivant ces quelques lignes, toute l'émotion de ce voyage et de ces purs instants de bonheur me revient comme les Madeleines de Proust. Quand j'ai dégusté chez Yquem, un certain jour de juin 1995 en matinée, mes yeux sont devenus vert émeraude tellement j'étais au paradis. Je pourrais vous raconter pendant des heures toutes les émotions de ma vie associées pour moi au vignoble de Bordeaux. Avec Chartier, j'ai fait à Montréal une verticale d'Angélus qui comprenait notamment les millésimes 1989 et 1990 et j'étais attablée avec le couple propriétaire du Château (d'où le nom de mon blog). Je me souviens qu'on discutait autour de la table des préférences de la famille De Bouärd sur les millésimes phares 89 et 90. Le grand-père misait sur le 89 si me je souviens bien pour ce qui est du potentiel de vieillissement, mais ses descendants autour de la table avaient un petit penchant pour le 90. Mon choix, ce soir-là, avait été le 89 (comme pépé De Bouärd et Robert Parker dans son édition Bordeaux, 1999). Après Chartier, j'ai continué avec le courrier Vinicole à déguster les grands Bordeaux des millésimes subséquents. J'ai réussi à acheter quelques grands crus dans ma vie, dont un Latour, un Mouton et un Lafite, millésime difficile, le 1993, tous bus à l'heure où j'écris ces lignes (en 2006 et 2007 si me rappelle bien).

Alors, j'ai dû me rendre à l'évidence cette semaine, que cette époque de ma vie et celle de mon attachement bordelais est bel et bien révolue. C'est triste et joyeux à la fois, puisqu'un deuil de mon vivant ne peut que se transformer en renaissance. Je continue d'évoluer, le monde du vin aussi. Sans renier mon passé, je poursuis ma quête.

dimanche 15 novembre 2009

En rafale, le Rhône méridional et la Vallée de la Loire

Bon, je l'avoue, je suis un peu débordée (et je fais pas référence à ma cuve de toilette que j'ai dû déboucher aujourd'hui). C'est pas tout d'assister à mes cours et de prendre des notes, j'ai intérêt à ramer chez moi trois fois plutôt qu'une pour assimiler le contenu et compléter l'information livrée en format hyper condensé en classe. Je peux pas vraiment me plaindre, parce que j'ai fait le choix de commencer par le niveau 2 alors que la plupart de mes camarades de classe ont passé par le niveau 1. J'imagine qu'ils sont tout autant frustrés que moi d'avoir à repasser de la matière déjà vue au niveau 1, sans véritable enrichissement. Mais moi je pédale pas à peu près pour rattraper leur niveau d'aisance.



Je viens tout juste de terminer la mise à jour de mon récapitulatif des appellations (c'est ma liste personnelle des appellations par région pour la préparation aux examens et ça fait deux jours que j'y travaille!). Depuis mon dernier post, j'ai vu le Rhône méridional, la Vallée de la Loire et le Sud-Ouest. Attachez vos tuques avec de la broche, parce que je m'en vais vous faire subir le même sort que je vis à chaque cours.



On s'est quitté aux confins du Rhône septentrional (au nord, rive droite) à Saint-Péray. Dans la partie Rhône méridionale (donc au sud), on a 3 appellations régionales : Côtes-du-Rhônes (17 villages), Côtes-du-Rhônes-Villages (95 villages) et Côtes-du-Rhônes-Villages + nom de commune (18 villages). Les meilleurs CDR-villages-communaux sont Cairanne, Rasteau, Sablet et Saint-Maurice (c'est là qu'un flyé fait de la cosmosculture, au domaine Viret). Les cépages sont multiples (13 en rouge et 8 en blanc) et je vous fais grâce de l'énumération exhaustive. Les principaux cépages rouges sont : Grenache, Syrah, Mourvèdre et Cinsaut. Les initiés et pseudo-connaisseurs sur les forums de vins aiment bien utiliser l'acronyme "GSM" pour désigner le trio Grenache, Syrah et Mourvèdre. Pour les blancs, les principaux cépages sont le Bourboulenc, le Grenache Blanc, la Roussanne, la Marsanne, la Clairette et le Viognier.



Pour ce qui est des appellations communales, du nord au sud, nous avons le Gigondas, le Vacqueyras et le Châteauneuf-du-Pape. Gigondas est surtout élaboré à partir du trio "GSM" tandis que Vacqueyras et Châteauneuf sont issus des 13 cépages autorisés pour le rouge. On fait aussi de beaux blancs dans Châteauneuf à base de grenache blanc, clairette, bourboulenc et roussanne. Les meilleurs producteurs sont Marcoux, Chapoutier, les Frères Brunier (Vieux Télégraphe), Beaucastel (j'en garde un souvenir de dégustation mémorable), Pegaü, Bonneau (un espèce d'hermite d'une autre époque qui produit des vins introuvables!), et Rayas.



J'escamote ici les vins de Diois, les vins doux naturels de Rasteau et de Beaumes-de-Venise ainsi que les vins de Lirac et de Tavel (vignoble réputé pour ses rosés). Si ça vous intéresse, faites comme moi des recherches sur le net.



Quelques heures de route et nous voici en Vallée de la Loire. Mis à part les fabuleux Châteaux de la Loire, il y a ici toute une panoplie de bons vins. À titre de commentaire tout à fait personnel, je crois que les vins de la Loire vont connaître de plus en plus de notoriété ici en restauration au Québec, compte tenu de leur bon rapport qualité-prix, de leur accessibilité en jeunesse sur le fruit et la légèreté des rouges qui peuvent se prêter à des accords vins-mets variés autour de la table (poissons, viandes blanches) pour des clients à budget modéré. Et, sans compter le fait qu'il y a en Loire énormément de producteurs en biodynamie, ce qui sera de plus en plus recherché dans les années à venir.



La Vallée de la Loire s'étend sur 400 km d'ouest en est, et on la départage en cinq sous régions : le pays nantais et fiefs vendéens, l'Anjour-Saumur, la Touraine, le Centre-Loire et l'Auvergne. On chevauche donc 15 départements, en plus d'englober 40 AOC (appellations d'origine contrôlée) et quelques VDQS (vins délimités de qualité supérieure). Les climats évoluent de l'oécanique à l'ouest, à des climats semi-continental et continental à l'est avec influence océanique. Pour ce qui est de la structure des sols, les appellations à l'ouest font partie du Massif Armoricain, celles du centre, du Bassin Parisien, et celles plus à l'est, du Massif Central.



Les vignobles du pays Nantais sont essentiellement des vins blancs légers, de soif, à base de Muscadet (aussi appelé melon de Bourgogne). Outre les AOC Muscadet, il y a les VDQS Gros Plant (vins blancs), Coteaux d'Ancenis (vins blancs, rouges et rosés) et Fiefs vendéens (vins blancs, rouges et rosés).



Seuls les vins du Muscadet ont le droit à la mention "Muscadet sur lie". Le procédé sur lie est une découverte accidentelle. Après la fermentation alcoolique, on évite le départ en seconde fermentation (malolactique). Les particules en suspension, principalement les levures, se déposent au fond des cuves et constituent les lies fines. Contrairement aux autres vins blancs les muscadets sur lie ne sont pas soutirés, évitant ainsi l’oxydation du vin. Il se produit un nouveau phénomène : l’autolyse des levures. Résultat : dégagement de gaz carbonique. En l’absence de soutirage, le gaz carbonique reste prisonnier du vin et le nourrit. On parle d’un vin perlant.



Tous les vins frais du pays nantais se prêtent volontiers à des accords avec les moules, les huîtres et les oursins.



L'Anjou et le Saumurois est la zone la plus importante en termes de production et de qualité. On y produit de tout (blanc, rouge, rosé, effervescent et liquoreux), et truc amusant pour se rappeler des vins produits par appellation, les appellations villages produisent des rouges (Anjou-Villages), les appellations cabernet (Anjou ou Saumur) produisent des rosés, les appellations Coteaux (de Loire, de Saumur, de l'Aubance, et du Layon) produisent des liquoreux. Les cépages rouges prédominants sont les deux cabernets (franc et sauvignon) et le Pineau d'Aunis (chenin noir). Pour les blancs, on a surtout affaire au Pineau de la Loire, soit le chenin blanc, et en complément les cépages chardonnay et sauvignon blanc.



Dans une des appellations communales d'Anjou, Savennières, y a deux grands terroirs prestigieux : la Coulée-de-Serrant et la Roche-aux-Moines. Ici, on fait du 100 % chenin blanc et il y a un producteur qui mérite une attention particulière. Il s'agit de Nicolas Joly en biodynamie. Il fait paraît-il des vins mythiques, mais en contrepartie, il ne boit jamais de vin (je sais pas trop quoi penser de ça...) et n'est que très peu présent dans son vignoble (ça aussi, ça me laisse un peu perplexe), trop occupé qu'il est à donner des conférences dans le monde entier sur la biodynamie. Mais bon, dès que j'ai une chance, c'est sûr que je vais essayer de déguster ses vins.



Les liquoreux de cette région sont très appréciés : Quarts-de-Chaume, Bonnezeaux, Coteaux de l'Aubance et Coteaux du Layon.



On continue vers l'est, vers la Touraine, et les appellations phares ici sont Bourgueil, Saint-Nicolas-de-Bourgueil et Chinon. Les producteurs à surveiller en biodynamie : Catherine Breton et Yannick Amireault.



Dans notre incursion vers l'est, la région Centre-Loire est une zone très tendance. On y trouve les appellations Sancerre, Menetou-Salon, Coteaux-du-Giennois, Reuilly, Quincy, Pouilly-Fumé et Pouilly-sur-Loire. Les vins blancs à base de sauvignon blanc (ou blanc fumé) sont très particuliers dans cette région.



Je vous cite un extrait du Grand Atlas des vignobles de France, de Benoit France :



"Le Sauvignon est un cépage qui exige beaucoup de soin et avec lequel on ne peut tricher. Marqué par une vigueur naturelle qui peut s'avérer excessive, il nécessite, pour donner le meilleur de lui-même, d'être à la fois contrôlé par une taille sévère et d'être implanté sur un sol pauvre."



En Sancerre, le sauvignon s'exprime sur différents sols, ceux des terres blanches (vins fermés dans leur jeunesse qui ont besoin d'être attendus pour se révéler pleinement), ceux provenant des sols de caillottes et grillottes (vins fins et fruités, assez tendres, marqués par des arômes de tilleul et de pêche blanche), et enfin ceux issus des sols silicieux ou chailloux (vins nerveux et mordants, au caractère tranché, avec des arômes de pierre à fusil, très agréable en jeunesse).



Encore plus à l'est, on arrive dans les sols volcaniques de l'Auvergne (Massif Central). Je vous épargne la nomenclature des appellations, car elles sont peu ou pas disponibles ici. Mais sachez que si vous allez un jour faire de la randonnée dans cette région, y a de beaux vins à découvrir pour pas trop cher, à base de gamay, de pinot noir, de Tressalier (ou Sacy) et de chardonnay.

J'avais l'ambition d'enchaîner avec le Sud-Ouest ce soir, mais je vais vous faire languir encore un peu, car mon cerveau n'est plus tout à fait coopératif.

lundi 9 novembre 2009

Examen mi-session moyennement corsé

Contente que l'examen de mi-session soit derrière moi... je vais sûrement ruminer toute la semaine les questions qui m'ont déstabilisée, décontenancée, figée... mais bon, au moins c'est terminé!

On avait un vin en dégustation à l'aveugle pour l'examen, un Mercurey, Les Montots, 2007, du domaine Villaine. J'étais pas trop off, car j'ai présumé que c'était soit un cru du beaujolais ou un pinot noir de Bourgogne. Bon, j'avoue que sur la Bourgogne, j'ai indiqué "appellation régionale" au lieu de "communale", mais quand même, j'étais dans la même région, et dans l'esprit d'un monocépage. Pour ce qui est du millésime, j'étais dans le mille.

Ahhhh, comme ça fait du bien quand l'adréline tombe et qu'on recommence à respirer normalement... je vous reviens avec la fin du Rhône et la Loire... zzzzzz.

mardi 3 novembre 2009

Petite incursion dans la Vallée du Rhône




La Vallée du Rhône est une vaste étendue viticicole à l'intérieur de laquelle on retrouve l'appellation Côtes-du-Rhône. Au nord de Valence, se trouvent les crus du rhône septentrional. Le climat est tempéré à influence continentale. Les sols, surtout granitiques ou schisteux, disposés en côteaux à très forte pente. Ici, on est sur vignobles à terrasses. Pour les rouges, on cultive la syrah, et les blancs, la marsanne et la roussanne. On privilégie les tailles en gobelet et en cordon royat. Une des particularités visuelles du vignoble a trait au fait que les vignes au lieu d'être palissées sur des fils sont soutenues par des châlets ou échalats (deux termes synonymes, photo ci-jointe).

En tout cas, y a plus flyé que la biodynamie. La cosmosculture, ça vous dit quelque chose? http://www.domaine-viret.com/. Il y a même des vidéos rigolotes à ce sujet sur You Tube (http://www.youtube.com/watch?v=sPIr1oD_NIw). Bon là je m'égare... désolée.

Quand on sillonne le rhône au nord, faut savoir de quel côté du rhône on se trouve. Ce fleuve s'écoule du nord au sud, de sorte que sur les cartes consultées dans les divers ouvrages, il faut savoir que la rive droite correspond à ce qu'on voit à gauche du cours d'eau, et que la rive gauche correspond à ce qu'on voit à droite du cours d'eau en question. Je peux-tu vous juste vous dire en toute humilité que j'ai mis quelques heures à me rappeler mes cours de géographie du secondaire pour décortiquer cet infime petit détail, mais oh combien essentiel, quand on essaie de se retrouver dans un Atlas.


Sur la rive droite du Rhône, la première appellation au nord est la Côte-Rôtie. On ne produit ici que des vins rouges obtenus à partir du cépage syrah, mais aussi du viognier autorisé dans une proportion maximale de 20 %. Les micro-climats au Nord sont chauds et ensoleillés et ça explique en partie la dénomination "Rôtie" attribuée à la côte.

Les viticulteurs font ici la distinction entre deux sous-unités : la Côte Blonde et la Côte Brune. Cette distinction serait attribuable à un certain seigneur de Maugiron, qui aurait, par testament, partagé ses terres entre ses deux filles, l'une blonde, l'autre brune (Hachette des vins 2008). Ce qu'on retient aujourd'hui, c'est que les vins de la Côte Brune sont réputés être plus corsés, et ceux de la Côte Blonde, plus fins. Les sols de la Côte Blonde, des terrasses granitiques très escarpées couvertes d'une couche silico-calcaire de couleur très claire et très friable, que viendraient recalcariser par l'effet de pente d'autres dépôts calcaires, les "loess", expliquerait le caractère de finesse qui se dégage des vins issus des terroirs de cette côte. La Côte Brune est constituée d'une roche moins riche en silice, mais plus riche en fer, ce qui va conduire, par l'altération, à des sols plus argileux et de couleur sombre. Ce substrat plus dense et profond expliquerait le caractère plus masculins des vins issus de cette côte.

Les trois grands terroirs de la Côte-Rôtie sont La Mouline, La Turque et La Landonne.

Toujours sur la rive droite du Rhône, vont se succéder les vignobles suivants : Condrieu, Château-Grillet (enclave de Condrieu, appartenant à un monopole), Saint-Joseph, Cornas et Saint-Péray. Sur la rive gauche, entre Saint-Joseph et Cornas, se trouvent Crozes-Hermitages et Hermitage.

Les vins de Condrieu et Château-Grillet sont issus du seul cépage viognier. On ne produit donc ici que des vins blancs, riches et gras, amples et onctueux, marqués par des arômes généreux de violette, de pêche et d'abricot, et en bouche, s'exprimant par une grande délicatesse.

Entre Condrieu et Cornas, on retrouve le vignoble Saint-Joseph, où l'on produit du vin rouge issu de la syrah et du vin blanc à base de roussanne et de marsanne. Si les vins rouges la Côte-Rôtie sont réputés pour être puissants et veloutés, ceux de Saint-Joseph sont pleins de charme et de de fruits, souvent riches d'une belle matière. Les vins rouges de Cornas sont plus sauvages, puissants et sévères.

Sur la rive gauche, les vins rouges de Crozes sont reconnus pour la richesse et la matière de leurs fruits noirs, tandis que les vins rouges d'Hermitage sont appréciés pour leur puissance et leur très grande finesse.

À Saint-Joseph, Crozes et Saint-Peray, sur la rive droite, on produit d'agréables vins blancs à partir des cépages roussanne et marsanne, mais c'est à l'Hermitage que les vins blancs issus de ces deux cépages s'expriment le mieux, de façon ample et généreuse, avec une grande finesse.

C'est à la hauteur de Saint-Peray que les sols et le climat commencent à changer : le vignoble est plus exposé au nord aux vents et ceux-ci amènent un climat plus tempéré ce qui est plus favorable aux vins blancs. Le sol sur fond granitique contient des couches de limons et de loess.

Grosso modo, les vignobles du Nord sont très pentus, et ils sont cultivés en terrasses qui peuvent difficilement admettre la mécanisation du travail. On produit généralement des rouges puissants et de garde et quelques blancs d'une très grande distinction.

Je n'irai pas plus loin pour l'instant dans mon incursion de la vallée du Rhône. Je reviendrai la semaine prochaine avec la suite sur le Rhône méridional. Je vais probablement approfondir davantage le Rhône du Nord dans le cadre de mon travail de session. Pour mon cours du samedi sur l'élaboration des vins avec Pascal Patron dont je n'ai pas encore parlé, je dois virtuellement implanter un vignoble en France dans le terroir de mon choix, et à moins d'un grand revirement au cours des prochains jours, je pense bien vous concocter un très bon vin dans l'appellation Côtes-du-Rhône... ça vous dirait un Saint-Joseph pas trop cher, mais super planant, cultivé, bichonné et vinifié par mes soins, à boire dans les cinq à dix ans? Je travaille là-dessus... à suivre.

dimanche 1 novembre 2009

Bourgogne Prise 2 - Côte de Beaune, Beaujolais, Côte Chalonnaise, Mâconnais

Très difficile de résumer toutes ces sous-régions de la Bourgogne en un post, mais si Véronique arrive à concentrer la matière pour la faire passer dans un format d'à peine deux heures, je peux bien essayer d'en faire mon petit extrait condensé ici. À ma défense, si ça fait deux jours que j'ai négligé mon blog, c'est parce que je travaille à mettre à jour un tableau sommaire descriptif de toutes les appellations vues jusqu'ici en préparation de mon examen de mi-session lundi prochain.

Si la Côte de Nuits est réputée pour ses grands crus rouges, la Côte de Beaune peut s'enorgueillir de ses prestigieux vins blancs. C'est une région que j'ai beaucoup sillonné en septembre 2008 alors que j'y étais pour les vendanges. En fait, le domaine où j'étais avait des parcelles sur les deux côtes, mais leur domaine était en Côte de Beaune, ce qui fait que quand j'avais une journée ou une soirée off, j'aimais bien aller faire un tour à Beaune. Sinon, si je n'avais que quelques heures, je me contentais du village le plus proche, Pernand-Vergelesses, où il y avait le sympathique bar à Pernand. Je n'avais pas les moyens de traverser la rue et d'aller au réputé resto Charlemagne, mais j'étais en Bourgogne et parfaitement heureuse de mener la vie rude d'un vigneron.

Outre l'appellation régionale spécifique Bourgogne-Hautes-Côtes-de-Beaune, la Côte de Beaune englobe 20 appellations communales, produisant 331 Premiers Crus et 8 Grands Crus (en majorité des blancs).

Le seul casse-tête, pour moi, demeure la montagne de Corton : trois Grands Crus répartis sur trois communes. Y a le Grand Cru Corton, en rouge ou en blanc, sur les communes de Ladoix, Aloxe (ça se prononce Alosse) et Pernand, le Grand Cru Corton-Charlemagne, en blanc, sur les communes de Ladoix, Aloxe et Pernand, et le Grand Cru Charlemagne, en blanc, sur les communes d'Aloxe et Pernand. Et voilà, une fois que t'as compris ça, le reste est pas trop difficile à assimiler.

Anecdote pour me relaxer : pendant que j'effeuillais la vigne dans une parcelle de Pernand juste avant les vendanges, y avait un hélico qui passait pas très loin de nous au raz des parcelles de Charlemagne et de Corton-Charlemagne pour assécher les vignes après la pluie. Et oui, pour faire de grands vins, y en a qui lésinent pas sur la dépense.

Le top 6 des appellations en Côte de Beaune : Beaune, Pommard, Volnay, Meursault, Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet.

Outre les 3 Grands Crus de la montagne de Corton mentionnés précédemment, issus des communes de Ladoix, Aloxe et Pernand, les 5 autres Grands Crus se trouvent dans les communes les plus prestigieuses de la Côte de Beaune : Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet. Je les nomme pour me faire plaisir :

Puligny-Montrachet : Chevalier-Montrachet, Bâtard-Montrachet (en partie), Bienvenues-Bâtard-Montrachet, Montrachet (en partie).
Chassage-Montrachet : Bâtard-Montrachet (en partie), Criôts-Bâtard-Montrachet, Montrachet (en partie).

Si la Romanée-Conti est le meilleur vin rouge au monde, le Montrachet est pas mal au top des tops des vins blancs.

Si l'évocation de ces seuls noms ne vous fait pas rêver, c'est que vous n'avez tout simplement pas bu d'assez bons vins jusqu'ici dans votre vie et qu'il est temps de vous y mettre avant qu'il ne soit trop tard!

Comment passer de la côte de Beaune au Beaujolais... méchante drop sur le plan qualitatif. Et sur le plan géographique, on passe à l'appellation la plus au sud. Mais bon, je suis l'ordre dans lequel Véronique nous a présenté les sous-régions.

Si on veut boire du vin tous les jours sans se ruiner, faut bien trouver de bons rapports qualité-prix. Et ben si ça se trouve, y en a quand même dans le Beaujolais, si on arrive à faire abstraction du marketing un peu écoeurant entourant le Beaujolais nouveau. Je veux donc attirer l'attention ici sur les 10 crus de la région : Saint-Amour, Juliénas, Chénas, Moulin-à-Vent, Fleurie, Chiroubles, Morgon (terroir réputé Côte de Py), Régnié, Côte de Brouilly et Brouilly.

Y a une petite phrase mnémotechnique rigolote pour se rappeler des 10 crus du Beaujolais : Alors je cherche mon frère chez ma respectable cousine Berthe. Ouais, bon, on s'amuse comme on peut...

Chez nous, il y a la maison Rézin qui importe des crus issus de producteurs intéressants du Beaujolais. Je vous en nomme quelques-uns : Marcel Lapierre, Christophe Pacalet (son frère Phillippe fait aussi de belles choses en Bourgogne) et Jean Foillard.

La côte Chalonnaise se trouve directement sous la côte de Beaune. Les cinq appellations communales qui doivent retenir notre attention sont : Bouzeron (Bourgone Aligoté, donc en blanc seulement), Rullly, Mercurey (une des meilleures communes), Givry (commune préférée de mon prof) et Montagny (en blanc seulement). Encore là, y a de belles découvertes à faire, à bons prix (de tous les jours pour ceux qui consomment comme moi!).

Me reste à parler du Mâconnais. On a bien sûr des appellations régionales qui représentent quand même 80 % de la production, mais je vais me m'attarder ici aux appellations communales qui constituent les 20 % restants. On est donc sur 5 appellations communales, toutes en blanc, 100 % Chardonnay : Viré-Clessé, Pouilly-Fuissé, Pouilly-Loché, Pouilly-Vinzelles et Saint-Véran. Le top des 5 est Pouilly-Fuissé qu'on qualifie comme étant le Chablis du sud de la Bourgogne.

Voilà pour mon petit extrait consensé, bien tassé, de la Bourgogne Prise deux. Au plaisir de vous retrouver pour la suite dans la Vallée du Rhône.