mardi 3 novembre 2009

Petite incursion dans la Vallée du Rhône




La Vallée du Rhône est une vaste étendue viticicole à l'intérieur de laquelle on retrouve l'appellation Côtes-du-Rhône. Au nord de Valence, se trouvent les crus du rhône septentrional. Le climat est tempéré à influence continentale. Les sols, surtout granitiques ou schisteux, disposés en côteaux à très forte pente. Ici, on est sur vignobles à terrasses. Pour les rouges, on cultive la syrah, et les blancs, la marsanne et la roussanne. On privilégie les tailles en gobelet et en cordon royat. Une des particularités visuelles du vignoble a trait au fait que les vignes au lieu d'être palissées sur des fils sont soutenues par des châlets ou échalats (deux termes synonymes, photo ci-jointe).

En tout cas, y a plus flyé que la biodynamie. La cosmosculture, ça vous dit quelque chose? http://www.domaine-viret.com/. Il y a même des vidéos rigolotes à ce sujet sur You Tube (http://www.youtube.com/watch?v=sPIr1oD_NIw). Bon là je m'égare... désolée.

Quand on sillonne le rhône au nord, faut savoir de quel côté du rhône on se trouve. Ce fleuve s'écoule du nord au sud, de sorte que sur les cartes consultées dans les divers ouvrages, il faut savoir que la rive droite correspond à ce qu'on voit à gauche du cours d'eau, et que la rive gauche correspond à ce qu'on voit à droite du cours d'eau en question. Je peux-tu vous juste vous dire en toute humilité que j'ai mis quelques heures à me rappeler mes cours de géographie du secondaire pour décortiquer cet infime petit détail, mais oh combien essentiel, quand on essaie de se retrouver dans un Atlas.


Sur la rive droite du Rhône, la première appellation au nord est la Côte-Rôtie. On ne produit ici que des vins rouges obtenus à partir du cépage syrah, mais aussi du viognier autorisé dans une proportion maximale de 20 %. Les micro-climats au Nord sont chauds et ensoleillés et ça explique en partie la dénomination "Rôtie" attribuée à la côte.

Les viticulteurs font ici la distinction entre deux sous-unités : la Côte Blonde et la Côte Brune. Cette distinction serait attribuable à un certain seigneur de Maugiron, qui aurait, par testament, partagé ses terres entre ses deux filles, l'une blonde, l'autre brune (Hachette des vins 2008). Ce qu'on retient aujourd'hui, c'est que les vins de la Côte Brune sont réputés être plus corsés, et ceux de la Côte Blonde, plus fins. Les sols de la Côte Blonde, des terrasses granitiques très escarpées couvertes d'une couche silico-calcaire de couleur très claire et très friable, que viendraient recalcariser par l'effet de pente d'autres dépôts calcaires, les "loess", expliquerait le caractère de finesse qui se dégage des vins issus des terroirs de cette côte. La Côte Brune est constituée d'une roche moins riche en silice, mais plus riche en fer, ce qui va conduire, par l'altération, à des sols plus argileux et de couleur sombre. Ce substrat plus dense et profond expliquerait le caractère plus masculins des vins issus de cette côte.

Les trois grands terroirs de la Côte-Rôtie sont La Mouline, La Turque et La Landonne.

Toujours sur la rive droite du Rhône, vont se succéder les vignobles suivants : Condrieu, Château-Grillet (enclave de Condrieu, appartenant à un monopole), Saint-Joseph, Cornas et Saint-Péray. Sur la rive gauche, entre Saint-Joseph et Cornas, se trouvent Crozes-Hermitages et Hermitage.

Les vins de Condrieu et Château-Grillet sont issus du seul cépage viognier. On ne produit donc ici que des vins blancs, riches et gras, amples et onctueux, marqués par des arômes généreux de violette, de pêche et d'abricot, et en bouche, s'exprimant par une grande délicatesse.

Entre Condrieu et Cornas, on retrouve le vignoble Saint-Joseph, où l'on produit du vin rouge issu de la syrah et du vin blanc à base de roussanne et de marsanne. Si les vins rouges la Côte-Rôtie sont réputés pour être puissants et veloutés, ceux de Saint-Joseph sont pleins de charme et de de fruits, souvent riches d'une belle matière. Les vins rouges de Cornas sont plus sauvages, puissants et sévères.

Sur la rive gauche, les vins rouges de Crozes sont reconnus pour la richesse et la matière de leurs fruits noirs, tandis que les vins rouges d'Hermitage sont appréciés pour leur puissance et leur très grande finesse.

À Saint-Joseph, Crozes et Saint-Peray, sur la rive droite, on produit d'agréables vins blancs à partir des cépages roussanne et marsanne, mais c'est à l'Hermitage que les vins blancs issus de ces deux cépages s'expriment le mieux, de façon ample et généreuse, avec une grande finesse.

C'est à la hauteur de Saint-Peray que les sols et le climat commencent à changer : le vignoble est plus exposé au nord aux vents et ceux-ci amènent un climat plus tempéré ce qui est plus favorable aux vins blancs. Le sol sur fond granitique contient des couches de limons et de loess.

Grosso modo, les vignobles du Nord sont très pentus, et ils sont cultivés en terrasses qui peuvent difficilement admettre la mécanisation du travail. On produit généralement des rouges puissants et de garde et quelques blancs d'une très grande distinction.

Je n'irai pas plus loin pour l'instant dans mon incursion de la vallée du Rhône. Je reviendrai la semaine prochaine avec la suite sur le Rhône méridional. Je vais probablement approfondir davantage le Rhône du Nord dans le cadre de mon travail de session. Pour mon cours du samedi sur l'élaboration des vins avec Pascal Patron dont je n'ai pas encore parlé, je dois virtuellement implanter un vignoble en France dans le terroir de mon choix, et à moins d'un grand revirement au cours des prochains jours, je pense bien vous concocter un très bon vin dans l'appellation Côtes-du-Rhône... ça vous dirait un Saint-Joseph pas trop cher, mais super planant, cultivé, bichonné et vinifié par mes soins, à boire dans les cinq à dix ans? Je travaille là-dessus... à suivre.

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