dimanche 15 novembre 2009

En rafale, le Rhône méridional et la Vallée de la Loire

Bon, je l'avoue, je suis un peu débordée (et je fais pas référence à ma cuve de toilette que j'ai dû déboucher aujourd'hui). C'est pas tout d'assister à mes cours et de prendre des notes, j'ai intérêt à ramer chez moi trois fois plutôt qu'une pour assimiler le contenu et compléter l'information livrée en format hyper condensé en classe. Je peux pas vraiment me plaindre, parce que j'ai fait le choix de commencer par le niveau 2 alors que la plupart de mes camarades de classe ont passé par le niveau 1. J'imagine qu'ils sont tout autant frustrés que moi d'avoir à repasser de la matière déjà vue au niveau 1, sans véritable enrichissement. Mais moi je pédale pas à peu près pour rattraper leur niveau d'aisance.



Je viens tout juste de terminer la mise à jour de mon récapitulatif des appellations (c'est ma liste personnelle des appellations par région pour la préparation aux examens et ça fait deux jours que j'y travaille!). Depuis mon dernier post, j'ai vu le Rhône méridional, la Vallée de la Loire et le Sud-Ouest. Attachez vos tuques avec de la broche, parce que je m'en vais vous faire subir le même sort que je vis à chaque cours.



On s'est quitté aux confins du Rhône septentrional (au nord, rive droite) à Saint-Péray. Dans la partie Rhône méridionale (donc au sud), on a 3 appellations régionales : Côtes-du-Rhônes (17 villages), Côtes-du-Rhônes-Villages (95 villages) et Côtes-du-Rhônes-Villages + nom de commune (18 villages). Les meilleurs CDR-villages-communaux sont Cairanne, Rasteau, Sablet et Saint-Maurice (c'est là qu'un flyé fait de la cosmosculture, au domaine Viret). Les cépages sont multiples (13 en rouge et 8 en blanc) et je vous fais grâce de l'énumération exhaustive. Les principaux cépages rouges sont : Grenache, Syrah, Mourvèdre et Cinsaut. Les initiés et pseudo-connaisseurs sur les forums de vins aiment bien utiliser l'acronyme "GSM" pour désigner le trio Grenache, Syrah et Mourvèdre. Pour les blancs, les principaux cépages sont le Bourboulenc, le Grenache Blanc, la Roussanne, la Marsanne, la Clairette et le Viognier.



Pour ce qui est des appellations communales, du nord au sud, nous avons le Gigondas, le Vacqueyras et le Châteauneuf-du-Pape. Gigondas est surtout élaboré à partir du trio "GSM" tandis que Vacqueyras et Châteauneuf sont issus des 13 cépages autorisés pour le rouge. On fait aussi de beaux blancs dans Châteauneuf à base de grenache blanc, clairette, bourboulenc et roussanne. Les meilleurs producteurs sont Marcoux, Chapoutier, les Frères Brunier (Vieux Télégraphe), Beaucastel (j'en garde un souvenir de dégustation mémorable), Pegaü, Bonneau (un espèce d'hermite d'une autre époque qui produit des vins introuvables!), et Rayas.



J'escamote ici les vins de Diois, les vins doux naturels de Rasteau et de Beaumes-de-Venise ainsi que les vins de Lirac et de Tavel (vignoble réputé pour ses rosés). Si ça vous intéresse, faites comme moi des recherches sur le net.



Quelques heures de route et nous voici en Vallée de la Loire. Mis à part les fabuleux Châteaux de la Loire, il y a ici toute une panoplie de bons vins. À titre de commentaire tout à fait personnel, je crois que les vins de la Loire vont connaître de plus en plus de notoriété ici en restauration au Québec, compte tenu de leur bon rapport qualité-prix, de leur accessibilité en jeunesse sur le fruit et la légèreté des rouges qui peuvent se prêter à des accords vins-mets variés autour de la table (poissons, viandes blanches) pour des clients à budget modéré. Et, sans compter le fait qu'il y a en Loire énormément de producteurs en biodynamie, ce qui sera de plus en plus recherché dans les années à venir.



La Vallée de la Loire s'étend sur 400 km d'ouest en est, et on la départage en cinq sous régions : le pays nantais et fiefs vendéens, l'Anjour-Saumur, la Touraine, le Centre-Loire et l'Auvergne. On chevauche donc 15 départements, en plus d'englober 40 AOC (appellations d'origine contrôlée) et quelques VDQS (vins délimités de qualité supérieure). Les climats évoluent de l'oécanique à l'ouest, à des climats semi-continental et continental à l'est avec influence océanique. Pour ce qui est de la structure des sols, les appellations à l'ouest font partie du Massif Armoricain, celles du centre, du Bassin Parisien, et celles plus à l'est, du Massif Central.



Les vignobles du pays Nantais sont essentiellement des vins blancs légers, de soif, à base de Muscadet (aussi appelé melon de Bourgogne). Outre les AOC Muscadet, il y a les VDQS Gros Plant (vins blancs), Coteaux d'Ancenis (vins blancs, rouges et rosés) et Fiefs vendéens (vins blancs, rouges et rosés).



Seuls les vins du Muscadet ont le droit à la mention "Muscadet sur lie". Le procédé sur lie est une découverte accidentelle. Après la fermentation alcoolique, on évite le départ en seconde fermentation (malolactique). Les particules en suspension, principalement les levures, se déposent au fond des cuves et constituent les lies fines. Contrairement aux autres vins blancs les muscadets sur lie ne sont pas soutirés, évitant ainsi l’oxydation du vin. Il se produit un nouveau phénomène : l’autolyse des levures. Résultat : dégagement de gaz carbonique. En l’absence de soutirage, le gaz carbonique reste prisonnier du vin et le nourrit. On parle d’un vin perlant.



Tous les vins frais du pays nantais se prêtent volontiers à des accords avec les moules, les huîtres et les oursins.



L'Anjou et le Saumurois est la zone la plus importante en termes de production et de qualité. On y produit de tout (blanc, rouge, rosé, effervescent et liquoreux), et truc amusant pour se rappeler des vins produits par appellation, les appellations villages produisent des rouges (Anjou-Villages), les appellations cabernet (Anjou ou Saumur) produisent des rosés, les appellations Coteaux (de Loire, de Saumur, de l'Aubance, et du Layon) produisent des liquoreux. Les cépages rouges prédominants sont les deux cabernets (franc et sauvignon) et le Pineau d'Aunis (chenin noir). Pour les blancs, on a surtout affaire au Pineau de la Loire, soit le chenin blanc, et en complément les cépages chardonnay et sauvignon blanc.



Dans une des appellations communales d'Anjou, Savennières, y a deux grands terroirs prestigieux : la Coulée-de-Serrant et la Roche-aux-Moines. Ici, on fait du 100 % chenin blanc et il y a un producteur qui mérite une attention particulière. Il s'agit de Nicolas Joly en biodynamie. Il fait paraît-il des vins mythiques, mais en contrepartie, il ne boit jamais de vin (je sais pas trop quoi penser de ça...) et n'est que très peu présent dans son vignoble (ça aussi, ça me laisse un peu perplexe), trop occupé qu'il est à donner des conférences dans le monde entier sur la biodynamie. Mais bon, dès que j'ai une chance, c'est sûr que je vais essayer de déguster ses vins.



Les liquoreux de cette région sont très appréciés : Quarts-de-Chaume, Bonnezeaux, Coteaux de l'Aubance et Coteaux du Layon.



On continue vers l'est, vers la Touraine, et les appellations phares ici sont Bourgueil, Saint-Nicolas-de-Bourgueil et Chinon. Les producteurs à surveiller en biodynamie : Catherine Breton et Yannick Amireault.



Dans notre incursion vers l'est, la région Centre-Loire est une zone très tendance. On y trouve les appellations Sancerre, Menetou-Salon, Coteaux-du-Giennois, Reuilly, Quincy, Pouilly-Fumé et Pouilly-sur-Loire. Les vins blancs à base de sauvignon blanc (ou blanc fumé) sont très particuliers dans cette région.



Je vous cite un extrait du Grand Atlas des vignobles de France, de Benoit France :



"Le Sauvignon est un cépage qui exige beaucoup de soin et avec lequel on ne peut tricher. Marqué par une vigueur naturelle qui peut s'avérer excessive, il nécessite, pour donner le meilleur de lui-même, d'être à la fois contrôlé par une taille sévère et d'être implanté sur un sol pauvre."



En Sancerre, le sauvignon s'exprime sur différents sols, ceux des terres blanches (vins fermés dans leur jeunesse qui ont besoin d'être attendus pour se révéler pleinement), ceux provenant des sols de caillottes et grillottes (vins fins et fruités, assez tendres, marqués par des arômes de tilleul et de pêche blanche), et enfin ceux issus des sols silicieux ou chailloux (vins nerveux et mordants, au caractère tranché, avec des arômes de pierre à fusil, très agréable en jeunesse).



Encore plus à l'est, on arrive dans les sols volcaniques de l'Auvergne (Massif Central). Je vous épargne la nomenclature des appellations, car elles sont peu ou pas disponibles ici. Mais sachez que si vous allez un jour faire de la randonnée dans cette région, y a de beaux vins à découvrir pour pas trop cher, à base de gamay, de pinot noir, de Tressalier (ou Sacy) et de chardonnay.

J'avais l'ambition d'enchaîner avec le Sud-Ouest ce soir, mais je vais vous faire languir encore un peu, car mon cerveau n'est plus tout à fait coopératif.

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