mercredi 9 décembre 2009

Corse, l'île de Beauté

Bon enfin, je peux reprendre le fil de mon blog là où je l'avais laissé, maintenant que j'ai terminé mon travail de session sur l'élaboration des vins. J'en étais rendue à faire mon récapitulatif sur la Corse, et ça tombe bien, parce que j'y suis allée en 2007 et que j'y ai dégusté pas mal de vins, du moins assez pour vous dire que même si les vins de Corse ne se rendent pas souvent jusqu'à nous, ils sont loin d'être banals ou inintéressants. En fait, c'est un plus quand on voyage de savoir que ce qu'on goûte n'est pas un produit standard international qu'on peut trouver d'un bout à l'autre de la planète. Ça nous donne l'occasion de découvrir quelque chose de précieux puisque l'expérience restera peut-être unique.

Le "problème" de l'accessibilité aux vins corses est probablement en partie lié au fait que la SAQ ne distribue que les vins dont elle est assurée de vendre un certain volume et en partie au fait que la Corse est en mesure d'écouler la majeure partie de ses vins auprès des Corses eux-mêmes. Mais bon, si vous avez l'occasion de vous rendre un jour sur l'île de Beauté, n'hésitez pas à déguster. Les bars à vins sont bien implantés et vous pouvez d'une région à l'autre avoir accès aux vins produits sur l'ensemble de l'île. Personnellement, sans avoir véritablement mis les pieds dans la région de Patrimonio ni celle du Cap Corse, j'ai quand même pu déguster tout au long de mon voyage des vins en provenance de ces deux régions.

Le climat de la Corse, maritime et méditérranéen s'apparente à celui de la Provence, mais les altitudes sont parfois imposantes et c'est tant mieux, car les montagnes sont déterminantes pour la viticulture qui reçoit 2 750 heures d'ensoleillement par année. L'île de Corse est en fait une montagne dans la mer. Pour les férus de la randonnée, un des points culminants de l'île, le Monte Cinto, culmine à 2 706 mètres d'altitude. On compte du nord au sud de l'île plus de 20 sommets au-dessus de 2 000 mètres d'altitude.
Pour ce qui est des sols, toute la partie ouest de l'île, du nord au sud, est dominée par des granites. Dans la partie est, depuis Solenzara jusqu'au Cap Corse, les sols sont schisteux. Dans les régions d'Ajaccio et de Patrominio, on trouve également des plaines alluviales et des calcaires.

En Corse, on produit surtout du rouge, mais aussi des blancs et des rosés, et on a bien sûr des cépages locaux qui sont très prisés par les viticulteurs de l'île. Les deux principaux cépages rouges locaux sont le niellucio (cépagne dominant) et le sciacarellu, mais on a aussi du carcagiolu (région de Figari). À ces cépages, on pourra adjoindre notamment du grenache noir, du barbarossa, du cinsault, du mourvèdre, du carignan ou de la syrah. Pour les blancs, on a surtout affaire au vermentino ou au muscat à petits grains, mais aussi à l'ugni blanc et au codivarta (rarissime).

L'île compte 9 appellations d'origine contrôlée, dont une régionale (vins de Corse) à laquelle on peut adjoindre la mention de terroir : Corse-Coteaux-du-Cap-Corse, Corse-Calvi, Corse-Figari, Corse-Sartène ou Corse Porto-Vecchio. Ensuite, on a deux appellations communales : Ajaccio ou Patrimonio. Enfin, la 9e appelation est le Muscat-du-Cap-Corse (appellation assimilée communale) réputée pour ses vins doux naturels produits à partir du muscat à petits grains.

Maintenant que j'ai fait mon récap, j'ai envie de me faire plaisir et de partager avec mes lecteurs "imaginaires" mon expérience plus particulière de la Corse. De tous les producteurs que j'ai eu l'occasion de goûter sur l'île, il y en a un qui à mon sens s'est démarqué de tous les autres. Il s'agit de Yves Canarelli, qui produit des vins dans l'appellation Corse-Figari, en biodynamie.
Voici en photos Yves Canarelli, son vignoble et ses vins. Malheureusement, en rétrospective, je trouve que je n'ai pas assez pris de photos de ses vignes et de ses nouvelles installations (chai et cuverie) qui étaient alors en construction.




Si jamais ça vous tentait de faire l'expérience des vins du domaine Canarelli, sachez que l'agence qui en fait l'importation privée au Québec est Oenopole (http://www.oenopole.ca/lesvignerons.html).
Voilà pour ma modeste incursion en Corse. Je vous reviens d'ici peu avec la Champagne.

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